Sous l'apparent visage primaire du genre aventure-action, ce film cache des subtilités bienvenues où la bannière étoilée de l'Oncle Sam en prend un sacré coup ; la fierté du pays des libertés est sérieusement entachée, laissant entrevoir un point de vue très acerbe sur la politique américaine au Moyen-Orient (celle de George Bush alors en exercice) durant la première guerre du Golfe en 1991. Loin de tout manichéisme, le réalisateur enfonce le clou en montrant la guerre du côté des ennemis irakiens (le peuple, première victime de ce conflit, les résistants mais aussi les soldats), c'est la grande originalité du film qui n'est donc pas tendre avec l'Amérique et ses propres soldats qui se présentent comme une bande de guignols en uniforme. Malgré ces éléments subversifs, la dérision, et l'énergie de ses 3 vedettes, le film ne m'a pas tout à fait séduit, louvoyant trop entre la comédie désopilante et caustique, le film de guerre aux codes complètement détournés, et le pamphlet féroce, un peu à la manière du film De l'or pour les braves où une bande de GI's braquaient l'or des nazis, sauf que là le propos était plus ciblé avec une pointe d'humour sur des soldats fatigués. Le plus étonnant, c'est que les Rois du désert a récolté le succès dans son pays, prouvant qu'à Hollywood, on n'est pas à la botte du pouvoir.