Gag Martin.

Ce film est ce qu'on appelle une mise en abime. Inspiré lointainement de la vie de Jacques Martin (ce dernier n'a jamais caché avoir raté sa carrière de présentateur comique alors qu'il voulait être acteur), ce film raconte comment deux gagmen vont écrire des sketches pour le roi de l'humour, un certain Gaëtan.

Ce film est aussi la rencontre entre deux générations de comiques ; le duo Thierry Lhermitte/Gérard Jugnot face à Michel Serrault. Eux sont plus sur les dialogues, alors que Serrault est davantage dans le burlesque.
Il en résulte un film étrange, partant un peu dans tout les sens (la relation Lhermitte/May, ratée), mais certainement plus personnel pour Zidi qu'on pourrait le croire, lui qui voulait faire autre chose que du film comique, il a voulu en sorte démonter son cinéma.

On y trouve aussi Coluche (un de ses derniers rôles) dans le rôle d'un comique raté, et des caméos de Phlippe Noiret, Pierre Richard ainsi que Claude Brasseur (des habitués du cinéma de Zidi) dans une remise de prix improbable, présentée par Pierre Tchernia !
D'une manière générale, le cinéma qui s'interroge sur lui-même, il en ressort que les acteurs drôles à l'écran sont sinistres dans la vie, et inversement. Je ne sais pas si cet adage est vrai, mais il se vérifie dans le film en tout cas.

La dernière partie est presque la plus intéressante, car le comique de télévision devient enfin un acteur de cinéma, reconnu par un réalisateur non moins improbable, Robert Wellson, ressemblant étrangement à Orson Welles, également incarné par Michel Serrault ! Pour l'occasion, l'acteur s'est fait un ventre énorme, à manger sans arrêt sur le plateau, et se fichant royalement de ce qu'il filme, et avec un look gargantuesque très proche de Welles à la fin de sa vie.
C'est un petit gag cinéphilique très drôle pour qui a déjà vu à l'écran l'auteur de Citizen Kane.