Bien souvent dans un biopic, l'intérêt qu'on porte au film est proportionnel à l'attrait que l'on peut avoir pour son objet, ici le premier rock band entièrement féminin, "The Runaways", et ses deux leaders Joan Jett et Cherie Currie.
En l'occurrence, je ne connaissais à peu près rien à ce groupe éphémère, qui connut un beau succès dans la deuxième moitié des années 70. Et le film de Floria Sigismondi (réalisatrice de clips musicaux) ne m'aura pas transcendé.
"The Runaways" n'est pas un film raté, puisqu'il bénéficie de plusieurs atouts non négligeables, comme la belle photo du belge Benoît Debie, et surtout l'interprétation globalement convaincante des deux starlettes Kristen Stewart (sobre mais crédible en Joan Jett) et Dakota Fanning (dans un rôle plus difficile de jolie poupée à la fois naïve et dépravée).
Mais en dépit de ses qualités, le film ne m'a pas transporté : tout est relativement attendu, beaucoup d'aspects paraissent clairement trop sages et édulcorés, et la mise en scène manque de pep's, la réalisatrice se la jouant trip arty contemplatif dans un certain nombre de scènes, alors que d'autres séquences semblent au contraire survolées.
Bref, peut-être que le sujet ne me branchait pas plus que ça, mais je pense qu'on pouvait s'y prendre autrement pour intéresser les non-initiés (d'ailleurs le film n'a pas marché...)
Reste le plaisir d'écouter du bon rock n'roll seventies, ainsi que la prestation hallucinée de ce cabot de Michael Shannon en impresario tyrannique et déjanté.