Dénonciation d'une société post-guerre rongée par la corruption, Les salauds dorment en paix dévoile et suggère son ampleur tentaculaire et cachée. Chaque membre en cachant un autre de plus en plus haut dans la hiérarchie jusqu'à ne plus pouvoir y associer de visage. Les sous-fifres, obligés d'obéir de peur de leur influence et des représailles, savent qu'aucune preuve ne sera trouvée et que la dénonciation sera vaine. Ce n'est pas dans la légalité qu'ils tomberont.
Et c'est ce qu'a compris Nishi (Toshiro Mifune), qui veut exercer sa vengeance en s'infiltrant dans cette société afin de réunir des preuves impossibles à obtenir autrement. La scène d'exposition, finalement assez lugubre, du mariage en début du film, nous indique tout ce qu'il y a à savoir et construit toutes les fondations de l'intrigue. Le film prend ensuite le temps de développer ses personnages et de dévoiler un mal de plus en profond sans que l'on ne s'ennuie un instant malgré sa longueur.
Oeuvre critique intemporelle.