Sony Pictures, détentrice des droits cinématographiques des Schtroumpfs, décide de changer la donne concernant les petits êtres bleus. Après deux films-live en centre-ville, la firme américaine se dit qu'il serait peut-être temps d'arrêter le viol de la franchise et de revenir aux sources : les Schtroumpfs ça vit dans un village féérique en des temps médiévaux, ça voyage pas à New-York ou à Paris. Retour au pays donc pour un long-métrage en animation 3D réalisé par le confirmé Kelly Asbury (Shrek 2, Gnoméo et Juliette) où les créatures bleutées vont vivre une aventure inédite.
Nous sommes alors en 2015. Il existe à ce moment-là une trentaine d'albums dont la moitié dessinés par Peyo et écrits par Yvan Delporte, les auteurs originaux ; pas mal d'histoires cultes et inventives donc. Pourtant, il faudra trois personnes pour pondre un scénario exclusif où les Schtroumpfs vont s'aventurer dans un village paumé situé dans une zone interdite et découvrir une tribu de Schtroumpfs filles. C'est pas folichon mais ça demeure intéressant. Hélas d'une paresse déconcertante, l'histoire avance à une vitesse de paresseux, meublée par des séquences d'action se ressemblant toutes et sans aucune finesse.
Gags peaux de banane, cris incessants et mise en scène académique sont donc au programme de ce spectacle destiné aux tous petits avides de couleurs vives se préoccupant peu d'un scénario vide comme un vase. Le peu de jeux mots (ringards soit dit en passant), l'absence totale d'innovation, le rythme mollasson en dépit des cris et des tournoiements et les rebondissements tardifs (il faut presque attendre la fin du métrage pour entrer dans le vif de l'histoire) auront raison de nous, Les Schtroumpfs et le Village perdu étant une purge certes bien animée mais aussi ratée que les deux films de Raja Gosnell, c'est dire la qualité du bousin.