Après le catastrophique film sur les emojis, Sony Animation nous offre sur grand écran une nouvelle adaptation complètement animée cette fois-ci (dieu merci) de la bande dessinée de Peyo: les Schtroumpfs et le village perdu.
Le film commence par nous présenter l'univers avec le narrateur (qui se révèlera être le grand Schtroumpf) présentant les différents protagonistes du film que l'on verra la majeure partie du temps ainsi que le principe de l'univers, à savoir un schtroumpf a une aptitude ou un trait de personnalité (au cas où vous montriez le film à un jeune enfant ou un inculte, c'est selon). Cependant, c'est là que le film démarre mal, car on a des blagues à base de cassage du 4ème mur, comme le schtoumpf à lunette qui se cogne à la caméra par exemple, et bien d'autre. Or, cela n'amène absolument rien dans le film et c'est juste complètement gratuit (en plus de ne pas être drôle), donc inutile. Et malheureusement, des blagues de ce genre, il y en a quelques une dans ce film.
Bref, une fois l'introduction terminée, on apprends que l'héroïne principale du film ne sera autre que la Schtroumpfette qui va se lancer dans une quête sur l'identité et qui va chercher sa place dans une société patriarcale (toute comparaison avec le monde actuel serait bien sûr purement fortuit). Et après tout, pourquoi pas ? Le thème n'est pas inintéressant, et pourrait très bien être traité, même dans un film pour enfant. Malheureusement, l'objectif du film n'est pas de traiter son sujet correctement, mais de surfer sur la vague. Du coup, on se retrouve avec énormément d'éléments de notre monde contemporain, mais transposé dans l'univers des Schtroumpfs, comme les selfies faits avec une coccinelle par exemple. Encore que, heureusement, ça aurait pu être pire, on aurait pu avoir le schtroumpf à lunette qui bidouille un Smartphone (ce qui heureusement, n'est pas le cas, on aurait frôlé la catastrophe).
Malheureusement, c'est tout le film qui se veut cool et dans le vent, du coup on se retrouve avec des moments où nos héros vivent des péripéties mais sur fond musical techno-r'n'b-pop- de mer... schtroumpf. Rien dans la bande-son n'évoque la forêt enchantée, ou un manoir de sorcier ou encore un festin au village. On ne demandais pas de reprendre les thèmes des dessin-animés (chantonnée par un schtroumpf dés le début du film d'ailleurs), mais au moins de composer des thème qui colle à l'ambiance du film, alors que là, systématiquement, dés qu'il y a de la musique, c'est toujours à coté de la plaque.
Cela dit, on peut citer comme point positif l'univers graphique, qui respecte son matériau d'origine, avec de belles couleurs éclatantes et chatoyantes. On regrettera enfin que la fin du film soit si nunuche et guimauve, alors qu'il y avait vraiment moyen de faire une fin tellement plus intéressante à ce récit qui bénéficiait d'une narration plutôt bien rythmée et équilibrée.
En conclusion on tient là un film qui se veut bien meilleur que les deux précédentes adaptations en live (ce qui n'est pas difficile) et qui ne prends pas spécialement les enfant pour des idiots, mais qui les prends par contre pour des gros consommateurs, la faute à un montage sans aucune personnalité, trop populaire, quitte à dénaturer l'univers qu'il tente de dépeindre. C'est vraiment dommage, car sans ces quelques défauts, on aurait pu avoir un vrai bon film pour enfant ainsi qu'une bonne adaptation, mais nous aurons juste droit à un produit, certes mû par de bonnes intentions, mais qui deviendra totalement oubliable d'ici quelques années.