Le premier immense succès de Kubrick, qui par la suite ne réalisera que de pures réussites.
Ce film met en scène les injustices et l'individualisme de la Première Guerre Mondiale. Les soldats sont entraînés à n'être que des pions sur un échiquier, ils sont d'ailleurs envoyés stupidement au casse-pipe, leurs vies ayant par conséquent moins d'importance que l'honneur de la patrie, aux yeux des généraux.
De ce fait, Kubrick insiste sur la déshumanisation, que ce soit des soldats ou des généraux :
- D'une part, les soldats, souvenons-nous du passage ou le général pose des questions au soldat, qui est commotionné et qui donne l'impression d'être sans âme, de ne plus savoir qui il est.
- D'autre part, les généraux. Lors du procès, la tirade du colonel Dax démontre l'absence de pitié et de compassion de la part de ses supérieurs :
"Je ne puis croire que l'impulsion la plus noble de l'Homme, sa compassion pour autrui, soit complètement morte en vous."
Colonel Dax
Pourtant, suite à ces mots, la sentence restera la même, bien que le colonel ait réussi à prouver par la dénonciation d'injustices que ce jugement est un scandale.
Les personnages, de par leur situation et leur destin tragiques, sont vraiment touchants, d'autant plus que Kubrick introduit des scènes de fureur (dans la prison) ou même des scènes plus poignantes (je pense notamment à la scène finale, la scène du chant) où chaque homme révèle finalement son reste d'humanité.
Je n'ai pas le souvenir de scènes particulièrement marquante au point de vue réalisation, comme on peut en trouver chez Kubrick, dans 2001 l'Odyssée de l'Espace, ou encore les séquences en steadicam dans Shining et les plans-tableaux dans Barry Lyndon. Kubrick n'était pas encore dans ce type d'innovation. Il s'est ici contenté d'un belle simplicité, et rend le film très humain (ou inhumain). J'ai finalement aimé Les Sentiers de la Gloire pour ce que ce film dénonce : l'horreur de la guerre à travers l'individualisme et la déshumanisation.