A l'ancienne
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Qu'est-ce qu'un chef d'oeuvre ? Un film que l'on peut regarder des dizaines de fois au fil des ans sans jamais être lassé. Un film qui se bonifie avec le temps grâce à la qualité de sa photographie, de sa mise en scène et de sa musique. Un film qui, malgré la simplicité de son scénario, vous touche profondément.
"Les Sentiers de la perdition" de Sam Mendes réunit toutes ses qualités. Sur le papier pourtant, il ne s'agit que d'un énième film de gangster se passant dans les années 1930. Et pourtant, dès les premières minutes, on ne peut qu'être émerveillé par la photographie de Conrad L. Hall, qui a obtenu un oscar à titre posthume pour le film. Chaque plan est une oeuvre d'art. La seule scène d'ouverture dans laquelle le jeune Michael Sullivan Jr parcours la ville industrielle enneigée est stupéfiante de beauté. Conrad L. Hall est parvenu brillamment à retranscrire l'atmosphère des toiles d'Edward Hopper sans pour autant enfermer le film dans un formalisme rigide.
La force de ce film c'est ensuite son histoire qui mêle les archétypes du film noir (règlements de compte, vengeance, trahison) avec des questions plus universelles comme celle de la relation père-fils. Le film parvient à nous montrer pourquoi nous aimons nos pères malgré tous leurs défauts. Le dernier monologue de Michael Sullivan Jr est à ce titre superbe : " When people ask me if Michael Sullivan was a good man, or if there was just no good in him at all, I always give the same answer. I just tell them... he was my father."
Une histoire portée par des interprètes à leur sommet. Daniel Craig et Jude Law sont brillants dans le registre des salauds et tordus. Le duo entre Tom Hanks et le jeune Tyler Hoechlin est idéal. Surtout, ce film nous offre l'un des derniers, si ce n'est le dernier, grands rôles de l'immense Paul Newman. Chaque scène avec lui justifie à elles seules la découverte de ce film.
Enfin, comment ne pas parler de la magnifique musique de Thomas Newman dont les compositions où se mêlent violons, piano et hautbois, servent parfaitement l'atmosphère mélancolique et dramatique du film.
Un chef d'oeuvre donc. Un qualificatif bien subjectif me direz-vous. Mais qu'est ce que l'art si ce n'est une relation subjective, personnelle entre une oeuvre et une personne ?
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Créée
le 5 sept. 2016
Critique lue 589 fois
7 j'aime
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