Un biopic qui surfe sur le thriller judiciaire comme je les aime. Du coup oui, on sent beaucoup la patte d’Aaron Sorkin à l’écriture, que ce soit le rythme, les dialogues, l’ambiance générale qui s’en dégage. Comme souvent, c’est intéressant, l’humour est assez incisif quand il s’agit de dénoncer les discriminations par les autorités, qui au final n’ont pas tant changé que ça depuis. Le film est plutôt bien équilibré, sans vraiment de longueur, même si on peut regretter que tous les personnages n’aient pas droit au même traitement, de même que l’utilisation de certains stéréotypes (même si diégétiques à l’histoire) semble parfois un peu poussive pour forcer le trait. Néanmoins, dans l’ensemble l’intrigue nous accrochera jusqu’à la fin sans jamais vraiment nous lâcher et saura réserver quelques surprises ici et là. C’est efficace, bien ficelé, captivant et bien rythmé.
Le casting cinq étoiles est plutôt à la hauteur des attentes. Eddie Reydmane, John Carroll Lynch, Mark Rylance, Joseph Grodon-Levitt et Frank Langella ont déjà montré mieux, mais restent d’excellente facture. Les apparences éclairs de John Doman et Michael Keaton sont savoureuses. Sacha Baron Cohen survole l’ensemble du casting de par son charisme si unique dans un rôle qui lui convient à merveille. On pourra toutefois regretter le rôle trèèèèès marginal des personnages féminins, pratiquement absente du film et tout juste si elles ont la voix au chapitre, quand elles ne sont pas cantonnées à un stéréotype silencieux. Clairement le gros point négatif du film. Techniquement, c’est propre et efficace, que ce soit la musique, les décors, la photographie ou la réalisation.
Bref, clairement un film qu’on peut ranger sans hésiter dans cette catégorie des films à récompenses (« oscar baits »), tant on sent que tout dans son ADN y pointe. De même que l’atmosphère et la structure ont tout ce qu’il faut pour me faire de l’œil, et ça marche. Il y a eu mieux et il y aura mieux, mais ça fait son boulot efficacement.