Non, ce ne fut pas la même chose au Japon et en Amérique. Il se peut que la transposition pâlisse d'un pays à l'autre, d'une manière de penser à une autre. Ce film en est une preuve emblématique.
De fait, nous sommes face à des personnages lisses dans une situation en pleine bordure du pays, dans une situation spéciale, les paysans ne sont pas le cas général d'un désastre qui touche tout un chacun, comme avec la Guerre des clans au Japon au XVIe siècle. Car, les paysans japonais ne sont qu'un désespoir parmi d'autres, leur village, un autre pillage et les bandits le lot de tous.
La différence fondamentale entre les bandits américains et les bandits japonais, c'est que, en Amérique, ils sont à la recherche d'un âge d'or, tandis qu'au Japon, ils sont une dénaturation, la somme d'une situation qui semble comme un gouffre, d'où l'on ne sort pas sans exploser ultimement.
De là proviennent toutes les différences qui pâlissent tout un événement dans ce qu'il a de plus singulier. Le style des samouraïs, qui en donne tout le pathos de leurs morts et de leur défaite, c'est leur recherche de la noblesse, autrefois vécue, aujourd'hui agonisante. Ils n'ont plus que leur art et des règles déçues. Les héros américains, bien que l'écriture n'ait pas été plus loin que l'évidence scénaristique, c'est-à-dire aller de proche en proche en évitant de créer l'atmosphère propice des images, sont en réalité des paysans en armes, leur unique but est de transmettre ce qui manque aux paysans, se battre ; de là naît leur morale, qui transcende tous les Sept Mercenaires : les paysans sont valeureux dans leur quotidienneté, ils sont le bien quand le mal est le pillage. Rien de plus évident. Évidence qui les siphonne de toute folie, de toute fin propre, alors que l'inutilité des samouraïs est leur moyen et leur faiblesse, les mercenaires sont propres à devenir inutile, il s'agit de leur volonté.
C'est de ces deux espaces différents que vient l'incompréhension d'un film à l'autre. Ils ne correspondent pas. Ainsi ces héros mercenaires sont, du début à la fin, une anomalie.
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