[ATTENTION CRITIQUE CONTENANT DES SPOILERS]
"C'est donc ça les fameux 7 mercenaires" songeait-je, un peu dépité, pendant que le générique de fin du film d'Antoine Fuqua défilait devant mes yeux. J'avais trouvé le film tout juste divertissant. Venant d'un nom qui émanait pareille aura auprès des cinéphiles, j'en attendais plus, bien plus. En lisant les critiques, je me suis vite rendu compte que je n'avais pas abordé la légende des 7 par le bon bout. Il y en avait deux autres:
Celui de John Sturges qui selon la rumeur était l'ultime référence de Quentin Tarantino et l'original d'Akira Kurosawa "les 7 samouraïs". Je n'étais pas initié au cinéma japonais et pas encore assez mûr pour apprécier les films en noir et blanc, mais comme je ne me sentais pas prêt à regarder un second westeren d'affilé, c'est les 7 samouraïs que j'ai choisi par défaut.
Tout de suite j'ai été pris par l'ambiance du film, par cette authenticité qu'il dégageait. J'avais vraiment le sentiment d'être immergé dans une culture bien différente de la mienne: les postures, les expressions de visages, les vêtements, les décors, la musique et même la structure du film, tout baignait dans un exotisme qui me charmait.
Paradoxalement, je mémorisais bien plus ces 7 samouraïs que les 7 mercenaires de Fuqua. Pourtant ce dernier avait tout fait pour les démarquer: Un afro-américain, un mexicain, un amérindien, un asiatique, un trappeur avec tous des spécifiés... mais l'alchimie n'avait clairement pas pris. Là j'avais un casting 100% asiatique sans gadgets autres que leurs katanas.
J'ai commencé à adorer ses personnages. J'avais presque l'envie de prendre un calepin et un crayon pour noter les quelques informations que je récoltais sur les uns et les autres pour être sûr de ne rien louper.
Certains ont commencé à se démarquer plus que d'autres:
.Tout d'abord Le maitre d'arme Kuyzo, aussi dangereux qu'il était honorable.
.Le chef de la bande, Kambei Shiamada, avec son grand sourire et sa drôle de manière de se frotter la tête.
.Et bien sûre, "13 ans" ou "Kyochiro" le faux ronin. Je trouvais que l'acteur surjouait mais ça ne me gênait pas. Au contraire, je le trouvais drôle et attachant. C'était le fameux Mifune que je venais de découvrir.
J'ai profité de chaque instant du film. A chaque fois que l'un d'entre eux tombait, je sentais les poils de ma nuque se hérisser. J'avais le compte en tête "Plus que 6, plus que 5..." en maudissant ces maudites arquebuses qui les fauchait lâchement! J'enrageais en voyant le puissant Kuyzo mourir de la balle d'un tireur embusqué et ce fut un véritable crève-cœur de voir Kyochiro être finalement terrassé par sa témérité.
Le plan de fin m'a particulièrement touché, ces 4 tombes marquées du katana de leur propriétaire et cette fameuse phrase de Kambei Shiamada "C'est encore un combat perdu. Ce sont les paysans les vrais vainqueurs. Pas nous" . Étonnamment pour tout moi ils avaient tout gagné. Certes ils n'avaient remporté ni richesse et gloire, mais Ils s'étaient dévoués pour les plus faibles, sacrifiés pour une cause qu'ils pensaient juste. Ils étaient restés fidèles à eux-mêmes et à leurs principes jusqu'au bout.
Un grand film, une leçon de vie et de cinéma.