Il y a des films maudits, destinés à être de véritable œuvres d'art et fauchés en plein vol par un coup du sort. Il y en a d'autres qui sont tout simplement ratés. Sur le Globe d'argent fait partie de la deuxième catégorie, il est raté. Est-il dénué d’intérêt pour autant? Et bien non. Ce film a été fait avec amour, et c'est certainement cet amour qui a poussé son géniteur à le sortir des limbes dix années après son abandon pour lui insuffler un nouveau souffle de vie. Il est fascinant malgré ses longueurs et dialogues confus, beau alors qu'il ne dispose que de peu de moyens et surtout, terriblement ambitieux.
Il semble évident que Zulawsky cherchait à réaliser une œuvre puissante, un récit philosophique et spirituel, un voyage au cœur de l’âme humaine. On pourrait y voir un lien avec Dune de Frank Herbert. Le personnage de Marc "le dieu vainqueur" m'a d'ailleurs fait beaucoup penser à Paul Atréides et ses Fremen.
Sur le globe d'argent a quelques beaux moments de gloire, comme l'arrivée de Marc dans la ville des Cherns, les empalés sur leurs pieux géants et la crucifixion. Aussi, l'esthétique du film vaut le détour comme les cavaliers aux allures d'Amérindiens avec leurs casques noirs, les tenues des membres de la tribu lunaire et les Cherns, sortent de papillons-corbeaux humanoïdes.
En lançant ce film j’espérais trouver un écho de "la Montagne sacrée" de Jodorowsky ou de "Stalker" de Tarkovski mais il n'en est rien. Sur le Globe d'Argent n'a pas son pareil, c'est une œuvre unique, imparfaite et mutilée qui restera à jamais un mirage, une ambition à demi-concrétisée.