Menacés de pillage par des bandits, des paysans engagent un groupe de samouraïs pour protéger leur village. Ce pitch, assez universel, explique en partie le succès qu'a connu le film à l'international. A tel point que "Les Sept Samouraïs" est l'une des œuvres nippones les plus célèbres dans le monde.
Toutefois, il s'agit avant tout d'un film remarquable. Sa grande force est sa narration, qui n'ennuie aucunement durant les 207 minutes, et qui alterne tragédie, humour, et action, avec un dosage subtil d'ellipses, de sous-intrigues, et d'expositions limitées. Cette narration est portée par des personnages recherchés et creusés.
Outre les charismatiques samouraïs, tous bien différents, le film porte également sur la condition paysanne du Japon féodal. Régulièrement attaqués, et faibles, les villageois sont ainsi habitués à recourir à l'égoïsme ou aux bassesses, contrastant avec l'idéalisme des samouraïs. Enfin, Kurosawa est un réalisateur et monteur méticuleux. Tout est filmé de manière fluide, détaillée (la longue focale est très utilisée), le montage est à la fois riche (Kurosawa tournait avec plusieurs caméras), soigné, et cohérent, même durant les somptueuses séquences de batailles sous la pluie, où des dizaines d'hommes s'affrontent.
En somme, il s'agit là d'un grand classique, qui n'a pas beaucoup vieilli, et qui demeure une référence du cinéma nippon.