« Les Sept Samouraïs » est l’un des films japonais le plus célèbres dans le monde, et un chanbara (film de samouraïs) de référence. L’histoire est très simple, un village de paysans plusieurs fois attaqués par des brigands engage des samouraïs pour le défendre. Simple et efficace, mais extrêmement long (j’ai visionné le format long de plus de 200 minutes en ignorant qu'il existait une version courte). Je crois que la version courte est largement préférable, car cela vous évitera contrairement à moi de vous taper plusieurs scènes superflues et inutiles, certaines séquences par exemple où l’on voit les guerriers courir partout sans que l’action n’avance véritablement (notamment dans la deuxième partie)…
Le film ne laisse pas indifférent et nous fait découvrir ce morceau de fresque historique du Japon médiéval de la fin du XVIe siècle, de quoi nous éveillé à une autre vision du cinéma et nous intéresser à une autre culture. Il est vrai que par moment le film nous parait grotesque (samouraï qui se ballade les fesses à l’air, jeunes gens extrêmement puéril et effarouché, réactions des personnages qui nous paraissent parfois en décalage avec notre réalité, expressions clownesques extrêmement malaisante…), il faut dire que le cinéma japonais est très différent de ce que nous connaissons.
Malgré ces séquences absurdes, le film est, il me semble, plutôt réaliste. Les batailles et les affrontements ont sacrément vieilli, et il est vrai que l’on aura un peu de mal à y croire, toutefois pour un film de 1954 le résultat est tout de même impressionnant. Les personnages sont bien définis et doivent quelquefois faire face à des conflits intérieurs, superbement mis en scène. Les acteurs sont bons, même s’ils étonneront le public occidental avec une répartie étonnante. Quelques fois, on a du mal à comprendre certaines réactions, mais là encore, nous nous heurtons à la frontière des cultures. Personnellement, j’ai eu du mal avec le personnage de Kikuchiyo, qui ne manque pas de personnalité, mais qui en fait beaucoup trop pour moi. Sur le plan de la bipolarité, le gars devrait être un véritable cas d'étude.
La musique est assez remarquable, l’ambiance visuelle est splendide, et le noir et blanc donne un certain charme à l’ensemble. Le style du film est très intéressant et carrément immersif.
J’ai beaucoup aimé ce film, mais je trouve que la version longue manque d’intérêt, beaucoup de passages auraient pu passer à la trappe, et si j’avais su qu’il existait une version courte j’aurais visionné celle-ci. Je comprends largement le succès de l’œuvre, qui est captivante, divertissante, et franchement instructive.