Top 111 films : 4° position
Moyenne : 8,5
Meilleur film des années 50
Et tant d'autres éloges, à travers les continents et le temps.
Akira Kurosawa est un génie et ma découverte partielle et récente de son oeuvre, ses derniers temps, m'a fait m'en rendre compte par moi-même.
Autant dire qu'ayant adoré ses films les moins connus, j'attendais énormément de ce film, surement son plus célèbre et, aux dires de tous, son absolu meilleur, si ce n'est l'un des meilleurs films jamais réalisés.
D'où ma grande déception (néanmoins contenue).
Parce que Les Sept Samouraïs est le seul film de Kurosawa qui m'est donné l'impression d'avoir un peu vieilli, d'être trop long.
Certes on est là face à un grand film, aux personnages truculents, instantanément classiques, à l'intrigue à l'origine des plus grands westerns, à l'héritage majeur, notamment dans le cinéma occidental, pour ne pas dire américain, tout autant dans les films de guerre, que dans les western, ou autres films d'action. On pense au Seigneur des Anneaux, Les Deux Tours, face à cette intrigue qu'ils ont en commun de défense d'une position face à une armée démesurée, face à tous les moments de préparation du combat et la tentative de former une armée avec des paysans, enfin face au combat tant attendu, que Kurosawa établit en vagues nombreuses et à mon sens trop longues (on n'est plus là face à UN combat, épique et stressant mais face à quatre vaguelettes qui divisent l'angoisse et font presque flop).
Mais on est pourtant surement pas là face au meilleur film de Kurosawa, que je préfère décidément lorsqu'il s'attaque à des intrigues contemporaines et modernes.
Car ici on semble avoir quitté toute la noirceur poisseuse que j'admire tant chez Kurosawa pour privilégier une légèreté de ton et un humour très présent, voire trop présent, ne rendant plus tellement l'ensemble sérieux, plutôt carnavalesque et débridé, à l'image de Toshiro Mifune qui s'en donne à cœur joie dans ce rôle de samouraï halluciné, cette bête de combat et de blagues grasses. Cet humour, s'il est sympathique, peine à trouver son équilibre avec le tragique et la noirceur d'un récit que Kurosawa ne parvient pas tellement à rendre, au final, percutante. La fin, pourtant célèbre et tragique, n'inspire donc guère grand chose.
Et pourtant Kurosawa parvient à insuffler à son film un vrai sens de l'épique, des combats, et surpasse son format restreint en 4:3 pour laisser dans nos mémoires de spectateurs le souvenir d'un film en scope.
Déception, donc, mais contenue face à la qualité incontestable qu'est cet immense film majeur, et qu'il est nécessaire de voir une fois dans sa vie.