Dracula dans l'Empire du Milieu ... l'hybrido-exorcisme du village des bridés !

En 1974, le studio Shaw Brothers est un empire cinématographique sur le déclin. Dès 1970, année marquant à la fois l'apogée des films tournés en studio et en mandarin et leur déclin par les naissances, d'une part d'un studio concurrent (fondé par un de leurs anciens salariés nommé Raymond Chow) et d'autre part de celle d'une locomotive féline et furieuse nommée Bruce Lee.

Les frères Shaw (surtout Run Run et son épouse Mona Fong) tentèrent plusieurs comebacks avec des collaborations curieuses comme ce film coproduit avec la Hammer Films.

D'ores et déjà, l'absence de Christopher Lee sous les traits du Comte Dracula laissait présager un "perdu d'avance".
Il en avait marre d'endosser ce rôle depuis tellement d'années qu'il avait préféré (grand bien lui en a fait) s'orienter sur autre chose. Il tenait la dragée haute à Roger Moore / James Bond avec son Pistolet d'Or dans The Man With the Golden Gun cette même année.

Cependant, Peter Cushing s'en était bien habitué et n'avait pas hésité à faire partir le Professeur Van Helsing en Orient.

Donc, nous voilà avec un film bizarre, je dirais novateur pour l'époque (même si Soleil Rouge avait déjà amorcé le Clash Orient/Occident avec une rencontre quadruple entre France, USA, Italie et Japon : Alain Delon, Charles Bronson, Ursula Andress et Toshiro Mifune s'y disputaient la conquête d'un Ouest utopique).

Le Professeur Van Helsing est en conférence en Chine pour exposer sa théorie du vampire devant des Historiens Chinois incrédules, Pendant ce temps, un prêtre taoïste se rendait en Transylvanie au château de Dracula pour lui demander son aide afin d'asseoir de nouveau sa domination sur un village grâce à 7 vampires chinois d'or. Le Comte y voit une occasion de se faire la malle de sa maison poussiéreuse, vide et chiante (oui quand même !) et partir goûter aux plaisirs de l'Orient d'outre-tombe.

Même si le film a les défauts techniques de son époque, il n'en reste pas moins plusieurs morceaux à la fois digne de la Hammer et de la SB. La plupart des scènes étant des plans "classiques" commun au cinéma d'horreur et d'arts martiaux.

David Chiang et Peter Cushing sont égal à eux-mêmes. leur classe naturelle étant le principal attrait d'interprétation ... Les autres font un peu ... soit tâche soit potache en fait !

Les effets spéciaux sont osés et mettent même parfois mal à l'aise, entre le coté kitsch et le côté gore.

La confrontation entre les 2 types de jeux d'acteur crée une certaine connivence : le côté théâtral shakespearien des acteurs britannique faisant écho à la façon de parler métaphorique des acteurs chinois ... enfin de David Chiang surtout en fait. et les gestuelles crée un miroir chorégraphique aux scènes d'action et à leurs conclusions typiquement "changchehiesques". Chang Cheh étant le Bruckenheimer chinois de l'époque doublé d'un côté scorcesien avant l'heure (par sa façon de sublimer l'amitié masculine et de les faire crever dans une débauche d'éjaculations sanguines.

Par contre la photographie, l'ambiance chaude et psychédélique des scènes couplée au cinémascope donne un cachet au film qui le démarque des productions brit et HK.

A voir pour la nostalgie de 2 grands studios qui sont devenues comme les Non-Morts, enterrés jusqu'aux poignets, un doigt d'honneur levé vers le ciel ...
Kendji_Vanony
7
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le 13 nov. 2013

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