Envoutante Féminité

Très peu de bruits pour ce film espagnol sortant discrètement dans nos salles, malgré avoir raflé 5 Goyas dans sa cérémonie de 2021. Le film nous plonge, lui, au sein d'un pays basque espagnol du tout début du XVIIe siècle, alors que la chasse aux sorcières y est toujours d'actualités. Un groupe de toutes jeunes femmes vont en subir les conséquences, alors qu'elles ne le sont pas sorcières.

Le métrage nous met rapidement dans le ton du film, où on se contentera que d'un passage paisible raccourci assez vite par leur capture. Enfermées, elles ne pourront plus que jouer avec les vices de leurs ravisseurs, pour espérer s'en échapper vivantes.

Les Sorcières D'Akelarre est un film qui va évidement lorgner sur une critique d'une certaine pratique de la religion, des vices de cette époque (bien que certaines résonnent encore aujourd'hui, il est vrai), du mensonge (que ce soit global ou à soi-même) et même du charme féminin.
Mais on va aller plus loin, notamment dans les scènes où celle qui deviens la meneuse du groupe fait face à son ravisseur, pleines de tensions et de jeux d'emprises passionnants.

Visuellement, le film est assez puissant. L'affiche en témoigne certes, mais hormis ce long et envoutant climax, ce sera le cas tout le long du métrage dont les flammes et autres lumières rustiques de cette époque allumeront les espaces sombres dans lequel le métrage prend toute sa mesure. Les scènes dans le cachot en est d'ailleurs un très bel exemple de réussite, avec de magnifiques plans dans un espace aussi clos qui fait résonner tant l'envie de liberté de ces jeunes femmes.

Ces jeunes femmes justement, sont remarquablement mis en lumières par des actrices impressionnantes de justesse. Cela est d'autant plus impressionnant lorsqu'on apprend qu'elles tout au plus pour certaines un seul métrage de cinéma à leur actif avant celui-là. Du côté des hommes, le jeune acteur jouant Père Cristobàl est entouré d'un acteurs confirmé qui fait preuve ici de tout son talent : Alex Brendemühl (Madre, La Prière, Django).
Daniel Fanego, que j'avais découvert avec Acusada (vous connaissez peut-être la version française de cette histoire, "La Fille Au Bracelet"), est ici lui aussi impeccable de justesse.

La fin du métrage, après son Climax aussi passionnant qu'envoutant (et ce, pas que pour le spectateur), est d'un doux-amer très bien choisi. Le réalisateur se voulant respectueux tout en donnant une lueur d'espoir bien pensée. Les Sorcières D'Akelarre est une petite perle qu'il faut oser voir, ce genre de films qui en salles prend une mesure toute particulière.
Envoutant, terme que j'ai moi usé plusieurs fois dans cette critique y compris dans son titre, est le meilleur mot pour décrire ce film à mon sens. Je vous conseille donc d'être envouté à votre tour.