En pleine Inquisition espagnole, un groupe de 6 jeunes filles est capturé par les autorités cléricales (exclusivement constituées d’hommes) alors qu’elles évoluaient librement, entre elles, dans un paysage basque somptueux ; paysage sylvestre et maritime. L'irruption de ces hommes, suite à des accusations de sorcellerie infondées, sonne le glas de leur précieuse indépendance. Dès lors, une dualité entre les deux genres advient avec, initialement, une dynamique dominants / dominées. Toutefois, le groupe de jeunes femmes transgressives ne se complait nullement dans la posture de victimes et feront ainsi tout pour s’en sortir.


Des résistantes : ingéniosité et audace


Les prétendues sorcières vont très vite faire preuve de résistance et de créativité afin de jouir à nouveau de leur liberté.


Toutefois, elles subiront évidemment des actes de torture d’une violence inouïe qui entraineront hurlements et saignements.


Sensoriellement parlant, que cela soit par la vue ou l’ouïe le spectateur est immédiatement transporté et éprouve de la rage à l’égard des autorités plutôt que d’éprouver de la pitié pour ces femmes qui demeurent fortes et soudées par un élan de sororité. En l’absence de justice, les sorcières pourraient bien profiter de la loi du plus fort (ou du plus malin) par leur esprit libre et leur faculté à tirer profit de la crédulité et la frustration des hommes qui ne font que les jalouser.


Scénario limité ?


Malgré la puissance des images avec la glorification du féminin que nous dit ce film sur le fond ? Pas grand chose malheureusement… Toutefois on pouvait s’y attendre, en 1h30 comment traiter un sujet aussi complexe que l’inquisition sans pour autant délaisser la psychologie des personnages ? Si le ton est résolument féministe (ce dont nous nous réjouissons évidemment !) nous pouvons demeurer frustrés par un manque de contextualisation historique et de détails en ce qui concerne les personnages. En effet, qui dit union et sonorité ne dit pas nécessairement uniformisation et harmonisation des profils. Or, seuls les personnages de Ana (qui se dit être la « única bruja ») et Katalin (possédée par Lucifer) se détachent du lot.


Morale : l’auto-sacrifice en échange de l’indépendance ?


Ce film n’apparaît alors que comme une ébauche mais plutôt que de finir par une note négative nous pouvons aussi concevoir ce métrage comme une immersion totale dans un univers hautement misogyne mais où les femmes ne cessent de se battre pour l’indépendance féminine plus que pour leur propre vie.

clemencelfrst
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le 30 août 2021

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