Du premier abord, on prend Les Sorcières d'Eastwick comme une comédie culcul supplémentaire bien dans la lignée des années 80. Le film parle d'un propos simple : trois sorcières célibataires s'ennuient dans un petite ville de province et l'arrivée d'un riche démon va les séduire l'une après l'autre et provoquer quelques dommages collatéraux. Parce que trois sorcières et un démon ensemble, ça pète ! Le kitsch new-age ridiculissime est finalement ici à sa place, puisque ce genre d'histoire ne serait de toute façon de nos jours plus pris au sérieux, même si le film s'y essayait. Par contre, l'intelligence et la croustillance des dialogues surprennent vraiment. Des scènes où les trois sorcières discutent entre elles en se languissant de l'homme parfait, de l'opération de séduction du démon Nicholson qui connaît ses "proies" sur le bout des doigts et va leur jouer un numéro très personnel à chacune d'entre elles, des scènes de couple qui s'ensuive... Une bonne partie du film est quand même superflue et lassante, mais la constellation Michelle Pfeiffer/Susan Sarandon/Cher/Jack Nicholson fonctionne à merveille et la comédie burlesque romantico-new-age tient ses promesses. Sans doute aussi parce que malgré le fait que ce genre de film soit hyper-prévisible, on a tendance à penser qu'il n'y en a pas eu assez dans le genre, avec des personnages de ce calibre. Et qu'un film comme ça serait impensable aujourd'hui !?