Les sorcières de l'orient, c'est un documentaire (passionnant) du français Julien Faraut.
L'histoire incroyable d'une équipe féminine de volley-ball dans les années 60.
Le Japon a été rasé par les bombardements et veut se relever d'une défaite humiliante. La fulgurante trajectoire des volleyeuses nippones est le symbole de la reconstruction du pays.
En 1962, elles ravissent le titre de championnes du monde aux soviétiques, sur leur terrain à Moscou.
En 1964, c'est la consécration aux JO de Tokyo où elles battent de nouveau les soviétiques en finale.
C'étaient les premiers JO retransmis en direct par satellite aux télévisions du monde entier.
Cette médaille d'or met un terme à une incroyable épopée et à une série ininterrompue de 258 victoires sans défaite !
Tout commence dans une usine textile où de jeunes ouvrières s'entraînent presque jour et nuit, après leurs heures de boulot.
Leur entraîneur sera même bientôt surnommé "demon coach" par les médias occidentaux lors d'une tournée européenne.
Au fil de leurs victoires, les "sorcières" deviennent peu à peu une véritable légende au Japon et autour d'elles se construit tout un folklore, une véritable culture de l'entraînement et du sport d'équipe dont vont se nourrir les mangas pendant des décennies.
Le film enracine cette histoire dans l'usine des débuts (la plupart des jeunes filles étaient orphelines et avaient perdu un ou deux parents à la guerre) et la construction de leur victoire aux JO dans la renaissance du Japon sur la scène internationale.
Julien Faraut a pris le parti de ne faire parler aucun commentaire en voix off : cela laisse toute la place à la parole des joueuses (devenues d'alertes mamies de 70 ans !) et à la bande son d'un manga animé inspiré de leur histoire. Même si c'est louable, le spectateur en est un peu frustré d'explications sur le contexte de cette étonnante histoire (quelques cartons intertitres donnent quelques pistes).
Mais cela n'enlève rien à la force et l'émotion de cette incroyable histoire et nous aussi, on verserait bien une larme lors de la cérémonie des médailles qui marque la consécration tant attendue mais aussi la fin d'une belle aventure.