Après la boîte à bac, les vacances à Saint-Tropez pour fêter la réussite du premier opus. Évidemment, tout ceci est très mauvais et n’a été mis en piste que pour de mauvaises raisons. Dans un cinéma très début des années 80 avec humour balourd, filles à poil et scénario pas très recherché, Claude Zidi réussit cependant là où d’autres se vautrent lamentablement. Alors que Max Pécas et quelques autres sévissaient déjà avec leurs comédies nanardesques, on reste ici au-dessus de la ligne de flottaison. Certes, cela ne vole pas bien haut mais, si les gags ne sont pas tous aboutis, il règne une certaine bonne humeur générale. La présence de plusieurs acteurs de talent (Daniel Auteuil et Guy Marchand en tête) est un atout indéniable qui invite aussi à l’indulgence. La musique de Vladimir Cosma est entraînante. Claude Zidi, enfin, est un artisan habile qui permet d’emballer le tout avec efficacité.
Habituée des rediffusions, cette comédie a pu acquérir un statut de madeleine proustienne. Elle a accompagné depuis quarante ans de nombreuses générations qui ont bien ri devant étant jeunes. Vue et revue, même si elle peut évidemment lasser, elle suscite du coup une certaine tendresse. Cette comédie décomplexée est aussi un témoignage d’une époque révolue où on pouvait rire de tout. C’est un peu bête parfois, facile par moments mais les personnages sont attachants. Par ailleurs, certains gags idiots font toujours leur petit effet (le Love Computer, les opérations manquées des jambes, l’attaque du faux requin, les fausses Brigitte Bardot, etc.). Si on y ajoute un Guy Marchand parfait en vedette à deux sous qui se la pète avec son succès « Destinée », on se retrouve avec un film qui n’est pas dénué de qualités.
Brouillon et inégal, voilà un ensemble sympathique qu’on a du mal à dézinguer même s’il faut appartenir à une certaine génération pour passer outre ses faiblesses et ses facilités. Un cinéma de divertissement potache mais pas ringard.