Veuf depuis peu, Samuel décide de s’isoler dans un chalet, près de la frontière transalpine. Il tombe alors sur Chehreh, migrante clandestine afghane, qui tente d’entrer en France. Initialement bourru, il va se prendre d’affection pour elle et l’aider, au grand dam d’une milice locale de fascistes.
Il faut avouer que le premier acte est un peu rapide. Quelques regards suffiront à Samuel pour passer de « je ne veux pas d’histoire » à « vas-y, je t’amène à la frontière ». D’autant plus que celui-ci part dans la montagne comme ça, sur un coup de tête, sans équipement, ni provision, ni même avoir mangé !
Mais passé cela, le film se tient bien. Guillaume Renusson sait exploiter les jolis paysages naturels. Et il crée une belle alchimie entre ses deux protagonistes, très bien joués par Denis Ménochet et l’iranienne Zar Amir Ebrahimi. Lui est (littéralement) marqué par des cicatrices, et cette aventure lui permettra de se reconstruire. Elle est prête à tout, ayant quitté l’enfer des talibans et traversé toute l’Europe.
Je regrette un peu que la menace des méchants ne soit pas davantage exploitée (leur chien est notamment à peine utilisé par le scénario). Sans doute parce que je m’attendais à un film comme « Desertio », où ils sont omniprésents. Cependant les scènes de tension où ils figurent sont réussies. Renusson usant de mini plan séquences où les personnages tentent de fuir à travers des lieux exigus, qui tranchent avec les scènes plus posées en grand extérieur.
Enfin, « Les Survivants » traite de manière pertinente de la thématique des frontières et des immigrants illégaux. Abordant plusieurs aspects de la chose : migrants désespérés traqués par la police, et population locale composée de gens prêts à aider, de personnes détachées et neutres, ou d’auto-justiciers racistes.