Faisant alors un petit come-back à la fin des années 90 après avoir gagné en poumons, Christina Ricci insiste en 2001 pour que le scénario d'Anthony Horowitz soit adapté à l'écran. Trouvant finalement assez de fonds et un réalisateur (Brian Gilbert / Jamais sans ma fille), l'actrice américaine débarque au Royaume-Uni pour tourner dans cette mini-production fantastique où une jeune femme devenue amnésique va découvrir qu'un culte religieux sévit dans l'ombre d'une petite bourgade anglaise.
Le scénario proposé par Horowitz, romancier notamment auteur d'Alex Rider et scénariste de pas mal de séries britanniques policières ("Hercule Poirot", "Inspecteur Barnaby"), n'est pas aussi maladroit que l'on croit et s'avère même pour le moins original, cette histoire à suspense où se mêlent machination religieuse et paranoïa tenace étant aussi palpitante qu'intrigante. Mais là où le bât blesse, c'est dans cette mise en scène apathique où cadrages télévisuels, scènes "d'action" molles du genou et rythme bâtard empêchent clairement le film de sortir du lot. Pourtant correctement interprétés par l'ex-Mercredi Addams, le futur Mr. Fantastic (Ioan Gruffudd) et le futur Stannis Baratheon (Stephen Dillane), les dialogues sont hélas à pleurer tandis que les explications s'enchaînent maladroitement.
C'est fort dommage car, au-delà d'une certaine prévisibilité évidente, l'histoire parvient à demeurer fortement intéressante. Mais peu aidée par un budget modeste et un sacré tâcheron derrière la caméra qui enchaîne les plans saugrenus et les ralentis mal fichus, le long-métrage s'avère au final plus ringard que passionnant. Échec commercial et critique cuisant, distribué dans quelques salles de par le monde (dont en France durant un été 2004 où il est forcément passé inaperçu), Les Témoins s'apparente malheureusement plus à un téléfilm mal torché qu'à un frisson maîtrisé. Dommage.