C’est dans Les Temps Modernes que l'on dit adieu au personnage de Charlot, que Chaplin avait créé à l’aube de la première guerre mondiale.
En 20 ans, beaucoup de choses ont changées, la crise de 1929 est passée par là et les inquiétudes tournent autour du chômage, des grèves, les répressions, de la pauvreté, des machines et leurs places dans l’industrie, des intolérances ou encore des inégalités. Chaplin s’en rend bien compte et va faire de Charlot un des nombreux salariés qui bossent dans les usines, travaillant à la chaîne ou comme cobaye, et va nous pondre une satire sociale dénonçant tous ces éléments.
Une fois de plus il arrive à passer d'une facilité déconcertante du comique au dramatique, ses gags sont inventifs et souvent géniaux, que ce soit par le biais de son comique visuel, burlesque ou à répétitions, ce qui donne lieu à de nombreuses séquences mémorables. Il arrive aussi à rendre son film émouvant grâce au très beau rôle qu'il donne à sa femme de l'époque, la ravissante Paulette Godard que l'on découvre en sauvageonne des rues.
Et puis, cette superbe scène finale...
Les Temps Modernes montre un Chaplin engagé tout en faisant preuve d'une grande richesse émotionnelle, comique ou encore intellectuelle, faisant preuve d'autant d'humour que d'intelligence et proposant une peinture économique et sociale très forte.
Génial et magique.