MODERNES : Les Temps modernes/2001 : L’Odyssée de l’espace, même combat ?
Pour les scènes d’usine, j’ai envie de comparer Les Temps modernes à 2001 : L’Odyssée de l’espace, autre film marquant et culte du XXème siècle.
Tout d’abord au niveau de l’aspect visuel de l’usine, un côté futuriste froid qui me fait beaucoup penser à l’univers de Stanley Kubrick.
Mais surtout au niveau de la relation homme/outil. Comme dans le chef d’œuvre de Kubrick, dans Les Temps modernes ce n’est plus la machine qui est au service de l’homme mais l’inverse : l’homme n’a plus un rôle de penseur mais devient un simple rouage dépendant du rythme des machines. Dans 2001, L’Odyssée de l’espace l’homme à son origine maitrisait l’outil (un os) puis finira par perdre le contrôle et faire office à son tour d’outil pour la machine (Hal). Comme sont les travailleurs dans Les Temps modernes. La machine n’est plus une aide au travail. Elle commande la production.
TEMPS : jouer avec le temps
Ensuite, c’est un enchainement de scènes toutes aussi prenantes les unes que les autres. Que ce soit :
- La prison : avec entre autre l’évasion involontaire qui se transforme en un acte héroïque.
- Le magasin : une véritable caverne d’Ali Baba où Charlot et la jeune fille retrouvent leurs âmes d’enfants avec de simples patins à roulettes.
- Le restaurant : où l’on entend et voit pour la première fois le personnage le plus culte du cinéma parler (carrément chanter même).
La première image du film représente une horloge. Mais c’est Charlie Chaplin le maître du temps. En 1h30 il se passe milles trucs. C’est dingue ! Comment est-ce temporellement possible doc ? A tel point que je mets Les Temps modernes dans la catégorie des films les plus riches en nombre de scènes cultes, au même niveau que des Le Bon, la Brute et le Truand ou Le Parrain (or eux durent deux fois plus longtemps !).
LES : le film paradoxe
A la fois triste et joyeuse, dramatique mais drôle, optimiste sans être naïve, nostalgique mais pleine d’espoir, l’œuvre de Charlie Chaplin reste intemporelle et d’une incroyable richesse. Celle qui à mes yeux est la plus complète de toutes ses œuvres. On y retrouve le côté émouvant du Kid, ludique du Cirque, épique de La Ruée vers l’or, romantique des Lumières de la ville et dénonciateur du Dictateur.