Moi, quand on m'en fait trop, j'correctionne plus : j'dynamite, j'disperse, j'ventile !

Troisième adaptation d’une série de romans centrée sur le truand Max, Les Tontons Flingueurs complète la trilogie suite à la sortie des longs-métrages Touchez pas au grisbi et Le cave se rebiffe, bien que ces films sont réalisés indépendamment et ne présentent aucun personnage présent dans les trois productions. Ayant connu une réputation salutaire en réalisant des films prodigieux et profondément dramatiques comme Le monocle noir et Le septième jurée, Georges Lautner avait largement prouvé qu’il était capable de réaliser des films sous un ton ferme, avec un champ visuel de la caméra astucieux et très précis pour faire sortir le plus de choses possible dans une scène.


Ses précédents succès ont fait de lui une célébrité illustre dans le cinéma français mais en mettant en œuvre Les Tontons Flingueurs, Georges Lautner est allé encore plus loin de ce qu’il pouvait encore faire, c’est à croire que ses précédentes productions n’étaient que de simples démonstrations, juste pour inciter le public à visionner ses prochaines œuvres cinématographiques.


Il faut dire que le réalisateur avait deux éléments fondamentaux pour atteindre le succès tel qu’on le connaît de nos jours, le casting extraordinaire et les dialogues cultes de Michel Audiard qui sont des points essentiels à la réussite de la réalisation. Pour mettre en scène des truands, il fallait des grandes gueules, des présences imposantes et des comédiens chevronnés. En voyant des grands noms comme Lino Ventura, Bernard Blier, Jean Lefebvre ou Francis Blanche, je crois qu’on avait touché le jackpot.


Chaque acteur s’interagit avec les autres sans le moindre accroc, ils savent dégager une méfiance omniprésente, ils portent très bien leurs costards-cravates chics et développe une forte personnalité, nous faisant bien croire que tout peut leur tomber dessus, que n’importe qui serait capable d’organiser des sales coups pour mettre hors d’état de nuire un autre protagoniste. Avec tous ses excellents comédiens dans le feu de l’action, on est carrément plongé dans une sorte d’atmosphère parodique de série noire, dans laquelle tout le mal est traduit par un humour accessible, notamment par un nombre inimaginable de répliques habiles et composées par le professionnel aguerri Michel Audiard.


Je n’ai pas compté le nombre exact de répliques qui ont totalement attiré mon attention mais je crois que c’est carrément le film, au monde, qui en sort le plus. Presque toute la production est alimentée par des répliques réfléchies, intelligentes, amusantes et évidentes. Je peux en sortir un bon lot mais celle qui est, pour moi, le must des répliques prononcées dans ce film, c’est celle-ci : Les cons ça ose tout. C'est même à ça qu'on les reconnaît.


Sur ce constat, il est tout à fait évident que le réalisateur et l’expert des dialogues ont collaboré d'une manière très professionnelle, chacun savait ce qu’il avait à faire pour développer une production riche en péripéties et en coups tordus, ils ont très bien repris le travail qui a été fait dans les deux précédentes productions composant la trilogie, ils ont même rendu un hommage à la scène du bar du film Key Largo avec celle de la cuisine qui exprime très bien un avertissement à ne pas prendre à la légère.


Toute la production est faite avec beaucoup de subtilité, la mise en scène est soignée et on remarque une gestion technique très bien maîtrisée entre la qualité visuelle des plans, des actions des personnages et des sons qui vont avec, comme le moment où Lino chante Happy Birthday devant Bernard et qui lui fout son poing en plein dans la face, avec, juste après, la petite touche sonore qui rend la scène encore plus amicale qu’elle l’est déjà.


Il est rare de voir une telle prouesse visuelle, c’est tout le contraire d’un film de gangsters qu’on peut observer, l’ambiance est là mais tout le reste est dans l’humour quintessencié, ce qui est rarement vu dans une production aussi mémorable que celle-ci, même si on ressent un problème de rythme entre deux scènes mais largement compensé par d’autres petits détails qui ne sont pas à être négligé. 8/10



Y dors le gros con ? Bah y dormira encore mieux quand il aura pris ça dans la gueule ! Il entendra chanter les anges, le gugusse de Montauban. Je vais le renvoyer tout droit à la maison mère... Au terminus des prétentieux.


LeTigre

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