Deux ans après un second volet définitivement orienté jeune public mais tout de même sympathique, nous parvenait cette nouvelle aventure. Exit Super Shredder et Vanilla Ice, bonjour le Japon feodal et une April sacrément choucarde dans son kimono. Mais ce qui passait comme une lettre à la poste quand on avait huit ans fait clairement mal au fion vingt ans plus tard.
Si le point de départ n'est pas plus con qu'un autre et avait le mérite d'apporter un peu de changement après deux opus se déroulant en grande partie à New York, le résultat est, quant à lui, proprement catastrophique, la faute à... bah à absolument tout (sauf Paige Turco qui est vraiment choucarde dans son kimono. oui, je l'ai déjà dis mais un bon point ça mérite d'être noté plusieurs fois !).
Le plus domageable est sans aucun doute l'absence du Jim Henson's Creature Shop et de son équipe formidable. Alors que les précédents films nous offraient de superbes tortues aussi vivantes qu'attachantes, elles sont ici d'une laideur incomparable, totalement dénuée de la moindre parcelle de vie dans le regard, même pas digne d'un vilain de "Power Rangers". Mais le pire restant ce pauvre Splinter, réduit ici à quelques apparitions douloureuses, la faute à une animation au rabais, lui qui avait été un tour de force indéniable par le passé.
Filmé comme un vulgaire programme pour la jeunesse sur Fox Kids (sans déconner, on se croirait presque dans "L'île aux enfants" lors des scènes dans les égouts !), plat comme c'est pas permis et souffrant de plus d'un humour au ras des pâquerettes, "Les tortues ninja 3" est clairement l'épisode de trop, malheureusement représentatif d'une cassure dans le cinéma familial, ce moment marqué par le sceau de l'infamie où l'on a commencé à prendre les enfants pour des cons.