C'est un film sur le carnage de la guerre irako- américaine parmi des enfants kurdes totalement livrés à eux même, qui se déploie sans filtre ni effet de style, fait ainsi frémir à imaginer ce qui se trame encore dans ces pays ravagés.
L'enfance y est meurtrie, mutilée, violée, et pourtant les enfants s'organisent dans ce monde aride, pierreux, envahi de mines antipersonnelles, qu'ils tentent de déjouer autour de leur chef charismatique Kak Satelitte et de son vélo improbable.
Celui ci en héros tragique se sacrifie pour sauver un môme rejeté par sa trop jeune mère -enfant violée par les Irakiens. Celui ci faisant la pluie et le beau temps des nouvelles et prédictions aux adultes campés autour de vieilles antennes télé, comme pour les galvaniser et les sortir de leur mouise, de leur trafic, de leur peur... Un jeune Cassandre qui a la larme facile comme toute sa horde de gamins avides de s'entraider.
Le tout servi par une superbe photographie, parfois floutée d'un vert presque prairie, qui se dilue dans la brume et la boue...
Ce jeune cinéaste a réussi tout en ne délaissant rien au réalisme que ce sujet impose, à tisser une toile de fond où s'entrecroise la poésie, la tendresse et la drôlerie de l'enfance.
Ça amène une bouffée d'air...