« Les trois mousquetaires » est un des événements cinématographiques de l’année en France. Un casting prestigieux, des personnages populaires, de l’action, un gros budget… Les arguments étaient nombreux pour inciter les spectateurs à aller découvrir cet opus en salle. C’est donc avec curiosité que je me suis assis dans une salle obscure cette semaine pour apprécier cette nouvelle adaptation de l’œuvre d’Alexandre Dumas.
J’ai trouvé la mise en place de l’histoire assez efficace. La première scène de bataille dans laquelle se trouve embrigadé D’Artagnan pose les jalons du style du film. Les tons sont gris et marrons. Les combats à l’épée sont filmés caméra au poing. Cela offre une certaine personnalité au film. Reste à savoir si ces choix artistiques allaient tenir sur la durée…
Le film s’avère relativement dense. La mise en place est rapide et plutôt efficace. Néanmoins, je m’interroge sur la capacité offerte aux spectateurs qui ne connaitraient pas l’histoire de s’approprier les enjeux. Les personnages sont souvent présentés à grande vitesse. Les informations et les événements s’enchainent à un rythme que je trouve parfois trop soutenu à mes yeux. J’ai eu souvent le sentiment de suivre une course permanente et ai parfois regretté que le scénario ne se donne pas davantage le temps de dérouler sa trame. Cet enchainement d’étapes narratives se fait, à mes yeux, au détriment de l’existence des personnages qui semblent réduits au statut de support visuel à l’intrigue.
La conséquence est que je trouve les personnages sous-exploités et finalement moins travaillés qu’espérés. Les trois mousquetaires apparaissent comme secondaires. On les voit finalement ponctuellement et semblent toujours accompagner l’intrigue plutôt qu’impacter dessus. Cela n’empêche pas que j’ai trouvé très bonne l’interprétation du trio formé par Pio Marmai, Romain Duris et Vincent Cassel. Néanmoins, la lumière est entièrement portée sur D’Artagnan. François Civil assume parfaitement ce statut central. Il est à la fois charismatique, impertinent et maladroit. J’ai été conquis par son interprétation.
Concernant les autres protagonistes, la réussite est, à mes yeux, plus inégale. J’ai été surpris par l’enthousiasme généré par la prestation de Lyna Khoudri. Personnellement, j’ai trouvé son interprétation fade. Son personnage manque de personnalité. Est-ce dû à la faiblesse d’écriture ou au talent de l’actrice ? Je n’ai pas d’avis réel sur la question mais le résultat est que Constance Bonacieux est loin d’être la femme forte et charismatique que j’espérais. D’ailleurs les personnages féminins sont mal servis de mon point. La reine manque d’aura et de grandeur. Quant à Milady, je la trouve caricaturale. Tout au long du film j’ai eu le sentiment de voir Eva Green et pas Milady. J’ai eu le sentiment de redécouvrir un personnage déjà interprété de nombreuses fois par l’actrice dans de nombreux films. Les membre de la cour du roi ne sortent pas du lot. Le seul que j’ai trouvé remarquable est Romain Gary qui incarne Louix XIII de manière fine et subtile. Pour conclure, je trouve le casting cinq étoiles du film sous-exploité. Je pense qu’il s’agit d’une conséquence du rythme que je trouve trop soutenu dans la narration. La réalisation fait le choix d’enchainer les événements au détriment de l’installation du développement des membres de l’intrigue.
Une partie de la promotion avait été axée sur la qualité et l’originalité des combats et des batailles. Sans avoir été ébloui, je dois bien avouer que ces scènes d’actions sont une belle réussite. Le travail de mise en scène est évident et donne une dimension intéressante à ces moments fondamentaux du film. Les scènes de poursuite sont également plutôt réussies et participent au plaisir du film et à l’immersion du spectateur dans l’intrigue.
Pour conclure, « Les trois mousquetaires » est un film agréable qui propose un bon moment de divertissement. Les quelques bémols que j’ai évoqués ne m’ont pas empêché de prendre du plaisir à suivre les aventures de d’Artagnan et ses acolytes. L’ensemble remplit le cahier des charges et je ne lui reprocherai pas de ne pas avoir sublimé mes attentes. J’irai voir le second opus en décembre avec curiosité. Mais cela est une autre histoire…