Début avril 2023, Les Trois Mousquetaires : D'Artagnan offrait une adaptation plutôt cool des l'oeuvre de Dumas, portant des désirs de reconquête à la française et de se mesurer au grand spectacle offert par le cinéma américain. Pour ne plus avoir à rougir et affirmer que oui, le cinéma aux couleurs cocorico pouvait le faire aussi.
Que reste-t-il de ces intentions quand le froid de la fin d'année s'annonça ?
Il reste à l'écran ce que Martin Bourboulon avait su porter à l'écran en matière d'esthétique ou encore de combats et d'affrontements en plan-séquence, décrétés datés et ostentatoires de manière immédiate dès avril par la critique.
Il reste à l'écran le casting quatre étoiles portant plutôt bien l'ambition et l'envie d'en découdre, François Civil en tête, convaincant et attachant. Avec, cette fois-ci, une Eva Green poussée sur le devant de la scène, incendiaire et vénéneuse.
En fait, tous les ingrédients sont là, à nouveau, pour conclure ce qui était vendu comme un fameux diptyque.
Sauf que quelque chose cloche.
Parce que l'on a, de manière fort étrange, beaucoup de mal à rentrer dans la narration de ces Trois Mousquetaires : Milady, malgré le fait que l'on vous passe un copieux "précédemment" pour effacer le temps passé entre les deux épisodes. Et là, se pose légitimement la fluidité de l'ensemble, de son écriture et de sa mise en scène, moins habile, moins habitée, plus lourde et besogneuse.
Tout cela fait que l'on ne remonte à cheval que par à-coups, tellement le spectateur est exalté certaines fois, éteint ensuite, tant l'oeuvre souffle le chaud et le froid, mettant sous l'éteignoir certains personnages comme Constance, réduite à un simple but faisant avancer D'Artagnan.
Et si les complots et alliances s'enchaînent, leur mise en scène frôle l'indifférence polie de l'autre côté de l'écran...
Après, il reste un souffle de temps en temps retrouvé, la beauté des décors, l'entrain de la bataille, le casting des mousquetaires et une Milady qui crève l'écran, mais qui, à l'évidence, a certainement vu son temps de présence à l'écran amputé.
Le coup de moins bien n'est peut être pas non plus étranger au fait que Milady marque une distanciation encore plus nette avec certains éléments de la plume d'Alexandre Dumas, jusqu'à cette fin en forme de cliffhanger qui, si l'on est de mauvaise humeur, fera bien tiquer, tant il pourra apparaître comme une opportuniste tentative de tirer quelques biftons supplémentaires d'ici deux ans.
Le cinéma français, en cela, prouve qu'il peut se porter à la hauteur de celui offert par les Etats-Unis. Pour le meilleur et pour le pire ?
Behind_the_Mask, un pour tous... Et tousse pour rien ?