Le second volet des aventures des mousquetaires partage tous les défauts du précédent, lui ajoutant un sommaire et des flashbacks, lui retranchant l’attachement – déjà réduit – aux personnages. L’enjeu principal résidait dans le dilemme de D’Artagnan, tiraillé entre l’ange perdu et le démon séducteur, entre le renoncement à son métier et la conversion à sa noirceur intrinsèque ; exception faite de deux courtes séquences, cette relation est évacuée au profit d’un éparpillement de sous-intrigues qui se relient mal, oubliée en clausule lorsque les deux amants interdits s’affrontrent.
Les plans filmés au drone, ceux à l’épaule inspirés des jeux vidéo à la première personne, ceux encore qui, captés au zénith, esthétisent inutilement les cavalcades, tout cela présente l’intérêt de composer des images sans point de vue, des images neutres, dépourvues de regard sur l’œuvre de Dumas et sur l’époque contemporaine au miroir de laquelle elle devrait se réfléchir. Dit autrement, Martin Bourboulon apparaît telle une signature I.A., disposant du seul talent de colleur de références extérieures, ainsi que du talent de l’équipe technique qui assure un semblant de spectacle. Notre œil glisse sur l’écran, incapable d’être stimulé par l’originalité ; notre cerveau s’endort, faute d'une intelligence du propos ; notre oreille s’endolorit sous les assauts répétés de nappes musicales qui rejouent inlassablement l’emphase du blockbuster américain. Milady n’est que contrefaçon.