Les Trois Vies de Rita Vogt par constancepillerault

Voilà un film qui semble méconnu ici : relativement peu de notes, et aucune critique avant la mienne. C'est une oeuvre qui mérite mieux que cette indifférence , pourtant. D'abord, si les sujets du terrorisme type Fration Armée Rouge, de la division RDA/RFA ont été plusieurs fois abordés,l'angle d 'approche est original. Il suit le parcours d'une jeune femme , membre d'un de ces groupes, qui au terme de plusieurs péripéties, se retrouvera à vivre en RDA, sous une fausse identité, puis une autre quand elle risque d'être découverte (le tout avec l'aide des autorités, et plus particulièrement d'un agent de la STASI -jamais nommée, mais c'est évident. Le film se déroule sur plusieurs années , jusqu'à la chute du mur , mais ne va pas jusqu'à l'officialisation de la réunification. Ceci pour les repères "historiques", mais le film est avant tout un portrait de femme. De ce côté, c'est réussi, avec un bon dosage entre la politique et les sentiments personnels.
On pourra reprocher au film de mettre du temps avant d'en arriver au corps du sujet (les "trois vies "en question), avec parfois un peu de confusion . On retrouvera un peu (très peu) ce côté embrouillé (avec des choses peu ou mal précisées)par la suite, car le film a une tendance "espionnage" marquée, avec un jeu de manipulation (voir la scène presque finale entre l'agent de la STASI, et son supérieur). Je trouve également le passage des ans pas assez marqué (je ne demande pas une foulée de cartons indicatifs, mais le film semble se dérouler sur une période assez courte, alors qu'en fait ça dure plusieurs années -on ne s'en rend compte que lorsqu'on apprend qu'on est début 1989). Ca n'est toutefois pas assez important pour empêcher d'apprécier ce film. Et la reconstitution de la vie en RDA n'appuie pas sur les clichés et l'imagerie souvent liées aux films de l'Ouest se passant à l'Est. L'interprétation est excellente.
En conclusion, un film que j'ai regardé par curiosité, et qui s'est révélé être une bonne surprise.