Dans les années 1960, il était courant de voir des films à sketches dans le cinéma italien, et Mario Bava ne fit pas exception. Il y a ici trois histoires, ayant pour trait commun la peur, et qui sont présentées par Boris Karloff, qui d'ailleurs conclut aussi le film de manière ironique en disant que tout ça n'est que du cinéma... et révélant ainsi quelques trucages.
La première histoire, avec Michèle Mercier avec une perruque brune, est sur la peur qu'on peut avoir lorsqu'un inconnu nous appelle au téléphone, pour aller jusqu'au harcèlement. D'ailleurs, même si la fin est plutôt convenue, c'est le plus réussi des trois, car la présence de Lidia Alfonsi suggère entre les deux femmes de l'homosexualité, sans que ça ne soit montré, mais fortement suggéré.
Ensuite, l'autre histoire, inspirée de Tolstoi, où Boris Karloff est d'ailleurs le personnage principal, est celle que je trouve la moins réussie, et d'ailleurs, c'est le sketch le plus long. Mais par contre, visuellement, c'est splendide, avec des flammes qui semblent être multicolores ; on doit ça à Mario Bava soi-même, ancien directeur de la photo. Quant au dernier, qui est l'histoire d'une infirmière qui dérobe un cadavre, et l'emporte chez elle pour voler un bijou qu'elle portait, je trouve ça au fond assez poussif, avec des maquillages qui ont peut-être inspiré La cage au folles tellement il est outrancier.
C'est d'ailleurs amusant de voir que la peur évolue en soi, car finalement, tout ceci est vraiment sage ; du cinéma d'abattage comme pouvait en faire Mario Bava, correctement torché, mais sans grand génie.