Un film d'horreur à sketches signé Mario Bava, qui propose trois histoires d'environ 30 minutes assez différentes... et forcément inégales.
"Il telefono" est clairement la meilleure. Une sorte de mini-giallo, où, un an avant d'incarner Angélique, Michelle Mercier joue une prostituée lesbienne harcelée au téléphone par un souteneur évadé de prison ! Une tension bien gérée, entre la caméra qui déambule dans l'appartement de l'héroïne, et les sonneries de téléphone incessantes. Et un scénario malin.
"I Wurdalak" est un film d'horreur gothique dans l'esprit de ce que proposait la Hammer à l'époque, avec des éclairages de couleur "pop" en prime. Une histoire de vampires slaves, sans grande originalité pour quiconque a déjà vu un film de vampire, et assez (trop ?) lente. Mais l'ambiance est bien construite, notamment grâce à Boris Karloff en inquiétant meurtrier.
"La goccia d'acqua" est une histoire de fantôme et de vengeance. Prévisible, mais aux décors et aux effets efficaces. A condition d'être réceptif, là encore, aux éclairages très artificiels de couleur, et aux maquillages poussifs.
Le tout sera remis en perspective par une conclusion étonnement parodique et amusée !
Pour l'anecdote, le film aurait eu un impact non négligeable sur la pop culture. Il se murmure que Boris Karloff aurait apprécié le tournage, convaincant ses amis Christopher Lee et Vincent Price de tourner ensuite avec Mario Bava. De son côté, Quentin Tarantino se serait inspiré de sa structure à sketches pour écrire ses premiers brouillons de "Pulp Fiction" (!).
Tandis que les membres d'un certain groupe fondateur du heavy metal auraient vu le film en salles, et auraient eu l'idée de nommer leur groupe d'après son titre international : "Black Sabbath" !