Les Tuche est l'exemple typique d'un phénomène culturel que j'ai beaucoup de mal à comprendre, et je serais tenté de dire que c'est du cinéma pour les beaufs. Les Américains ont Fast and Furious, et nous, les Français, avons Les Tuche : deux salles, deux ambiances, mais le même public ciblé.
Au-delà des jugements hâtifs et méprisants, je dois bien admettre que le film me fait tout de même rire, malgré sa facilité et sa prévisibilité. Je trouve Isabelle Nanty très touchante. Quant à Jean-Paul Rouve, il suffit de voir sa tête pour comprendre qu'il a atterri dans le bon film. Théo Fernandez est plutôt juste dans son rôle. Pour le reste, l'histoire repose sur la philosophie simple que "l'argent ne fait pas le bonheur", un concept pratique mais efficace, avec pour fil rouge le choc des classes : une famille de beaufs dans un milieu aisé à Monaco.
Le film tombe souvent dans les stéréotypes, même sans forcément le faire exprès. Le résultat est parfois maladroit, notamment en ce qui concerne la représentation de l'homophobie latente. Quand le simple fait que le père de famille dise à son fils "t’es pas un petit pédé" est censé nous faire rire, c'est là que le bât blesse. Pour être franc, je déteste ce genre de blague. Le film est parfois puéril et manque cruellement de finesse dans son humour. Par exemple, lorsque les Tuche arrivent dans la suite Alain Delon, le maître d'hôtel leur dit : "Voici la suite Alain Delon". Jeff Tuche répond : "Je ne veux pas déranger Alain Delon." La blague est manquée. Il aurait été plus efficace qu'il réponde : "Non, moi c'est Jeff Tuche." Je pense que l'impact aurait été plus grand.
Bref, tout cela pour dire que j'ai le sentiment que les auteurs ont manqué d'intelligence. Ce n'est pas surprenant, Olivier Baroux est à la réalisation, et je n'ai jamais été très sensible à son humour.
Finalement, le film reste tout de même sympathique grâce à sa nature bienveillante et son humeur joyeuse. Ce n'est pas du grand art, mais un divertissement passable. Toutefois, le résultat ne mérite pas non plus la moyenne.