A mon sens, le plus intéressant dans "Les Tuche", c'est son succès singulier. Car malgré les suites à n'en plus finir qui ont été produites, ce premier "Tuche" ne fut pas vraiment un énorme succès en salles en 2011. Environ 1,5 millions de spectateurs. Pas mal, mais a priori pas de quoi créer une grosse franchise.
Sauf que le film connut un inexplicable carton lors de sa rediffusion TV (9 millions de spectateurs !). De quoi mettre une suite en chantier. Expliquant aussi que celle-ci sortit seulement 4 ans après le premier.
Bref, assez parlé affaire, revenons-en à l'oeuvre... Je découvre le film 14 ans après sa sortie, autant dire qu'absolument rien de prime abord ne m'attirait. Je hais les comédies où les héros sont des andouilles, ou des kékés, alors les deux réunis non merci.
Néanmoins, "Les Tuche" ne se vautre pas dans une stupidité crasse, comme je le redoutais. Oui, la bêtise des protagonistes est étalée, aboutissant à de l'humour peu inspiré, voire des moments gênants. Mais Olivier Baroux tente (je dis bien tente) avant tout de rendre ses personnages attachants.
Le réalisateur a même esquissé des débuts de personnages intéressants. Le frère aîné m'as-tu-vu qui cache son homosexualité à un père homophobe. La fille starlette qui a toujours rêvé de paillettes. Le fils cadet surdoué qui cache son intelligence à une famille qui ne le comprendrait pas.
Malheureusement aucune de ses sous-intrigues ne sera vraiment ni très élaborée ni résolue. Et les acteurs en font des caisses, seconds rôles compris. Restent quelques vannes qui m'ont fait sourir. Et Isabelle Nanty et Jean-Paul Rouve qui font le taff, même si j'avoue que ce dernier me tape sur les nerfs, à fortiori en gros beauf.
Sur le fond, c'est de l'ultra classique et prévisible. Nos gentils ploucs arriveront-ils à décoincer les Monégasques riches et hautains ? Suspense... Evidemment, le message simpliste "restez vous-mêmes" ne sera pas amené subtilement, pas plus que la mise en scène fonctionnelle d'ailleurs.
A l'arrivée, ce n'est pas un gros navet comme je pouvais le redouter, mais ça reste paresseux et poussif.