"Tu ne trouves pas qu’il rend la peau lisse, mon thé ?" aurait pu s’exclamer un des personnages féminins de la distribution. Mais non, en anglais, d'ailleurs, je crois que ça ne donnerait rien.

Oubliez toutes les fariboles Norissiennes sur les Texas Rangers : le seul, le vrai, 40 ans avant le blondinet décoloré bodybuildé, c’était bien Gary Cooper. Un point c’est tout.

Va falloir que je m’y fasse, décidément: j’aime les B. DeMille. En tout cas ceux qu’il a tourné avec l’immense Gary.

Voyez celui-là: Le Rangers Cooper (donc) débarque au Canada au moment où la police montée doit faire face à l’insurrection couvante des métis (issus du croisement des premiers colons et des indiens) pour récupérer un criminel réfugié derrière la frontière. Bien entendu, le fugitif en question fait parti des leaders de la révolte.
Cette situation de départ permet mille et une ramifications passionnantes, tissant un canevas dense.
Il y a le frère amoureux qui va trahir malgré lui, l’amante fougueuse (Paulette Goddard, what a regard ! Bon, quand elle cause avec son mauvais accent hybride, c’est plus compliqué) qui ne trahit que par amour, les amis indéfectibles séparés par leur origines réduits à s’affronter au cours d’un duel homérique dont l’enjeu est un pompon écossais, un triangle amoureux qui montrera encore une fois à quel point l’incommensurable Gary (comparé à une girafe dans le film) est d’une grandeur d’âme sans égale.

Il y a des différences de culture à l’origine de blagounettes drolatiques, des indiens indécis sous un tipi de la mort (à côté, le plus grand chapiteau du monde, c’est de la pissette de chaton), de la mitrailleuse Gattling qui pique une tête dans la rivière au prix d’une cascade forcément mortelle, du fort en rondin qui brûle, de l’embuscade traitresse, du mensonge lâche, et de la bravoure inconsciente (voir la tête de Gary quand il se rend compte après une prise de risque insensée que ses revolvers étaient vides).

Il y a presque tout dans ce western du grand nord, sauf, oui, c’est vrai monsieur Pruneau, sauf de la neige.
Mais bon, ils ont aussi le droit de connaître l’été, au Canada, non ?

Mais surtout il y a quelques répliques qui auraient pu passer à la postérité, comme quand Madeleine Carroll, désespérée, se jette sur le seul, le grand, l’immense Gary et s’exclame: "mon ange vêtu de cuir !!!"

Sapristi !
guyness

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