Eclaté et musical, le mélodrame de Claude Lelouch entreprend de raconter le destin d'une poignée de personnages sur deux générations (voire trois). Ils sont français ou américains, allemands ou russes, et leur histoire commence à l'orée de la seconde guerre mondiale.
Dans ce qui est la première partie du film, Lelouch touche parfois au coeur, spécialement lorsqu'il évoque pour des juifs français
la déportation et les camps de la mort.
Mais il y a quelque chose de gênant dans cette promiscuité entre la tragédie et le romanesque "lelouchien", dans la mise en scène de l'émotion. Lelouch est sincère lorsqu'il relate les drames de la guerre mais son maniérisme le dessert parfois lorsqu'il se confond avec un procédé tire-larmes.
La seconde partie du film est plus volontiers consacrée à la seconde génération, des années 60 à 80. Ces enfants nés dans la guerre, dont certains, miracle de la génétique ou de l'inspiration de Lelouch, sont les sosies d'un parent, n'ont malheureusement pas grand'chose à proposer concernant les choses de la vie, les drames pour l'essentiel, les existences ratées...Si Claude Lelouch veut nous apprendre que la vie est faite de beaucoup de malheurs, sa démonstration est assez complaisante. Ses personnages ne sont pas intéressants, et sont histoire l'est de moins en moins en avançant car ce sont des bribes de vies, des figures survolées, éparses, insuffisantes que le cinéaste met en scène. Le réalisateur semble poursuivre une théorie, au détriment de la construction des personnages. La preuve en est que pas un ne nous attache en dépit de ses épreuves.