Mr. Bean,anglais middle class gravement abruti,gagne dans une tombola un voyage sur la Côte d'Azur.Eurostar,TGV,French Riviera,il est aux anges mais sa bêtise,sa maladresse et son étourderie vont transformer l'expédition en périple infernal.Dix ans après le "Bean" de Mel Smith,qui était plutôt consommable,étrange idée que de relancer l'affaire avec cette suite adaptant de nouveau au cinéma la célèbre série "Mr. Bean",qui fit les belles soirées de la télé british entre 90 et 95,et qui relatait les désolantes aventures d'une sorte d'attardé gaffeur et malveillant s'exprimant uniquement par onomatopées et borborygmes,reprenant plus ou moins l'esprit de "Benny Hill" qui l'avait précédée.La maison de production Working Title de Tim Bevan et Eric Fellner,habituellement plus avisée,s'est méchamment gaufrée avec cette sequel réalisée par le piteux Steve Bendelack,dont ce fut d'ailleurs le dernier film.Il est à noter que Richard Curtis,fameux réalisateur et scénariste anglais,est ici producteur exécutif car il fut avec l'acteur Rowan Atkinson,qu'il fit tourner dans son "Quatre mariages et un enterrement", le créateur de la série télé.L'histoire consiste en un road movie invertébré lors duquel se succèdent des gags pas drôles débités sans aucun rythme.On dirait un publi-reportage pour la SNCF concocté vite fait par des créatifs pas redescendus de leur dernière prise de drogue.C'est lent,ça se traîne,c'est sinistre,Atkinson en fait dix mille fois trop et ses grimaces et gesticulations,qui passaient bien sur le format court de la télé,ne font absolument pas rire,pas plus que son copinage avec un gamin russe agaçant et une jeune actrice en route pour le Festival de Cannes.On voit venir de loin les rebondissements,d'autant qu'ils sont répétitifs et lourdement soulignés par la réalisation.C'est profondément rasoir et tout juste peut-on sauver deux ou trois trucs comme la scène des fruits de mer au restaurant ou la présentation à Cannes du film d'un acteur-réalisateur totalement mégalo,le reste ne vaut pas tripette et se révèle même par moments carrément gênant,à l'exemple du numéro de play-back sur le marché.Atkinson est donc à la rue mais les autres ne valent pas mieux,à commencer par une Emma de Caunes transparente qui s'est bien plantée si elle croyait entamer là une carrière internationale.Seul Willem Dafoe,dont on se demande vraiment ce qu'il est venu foutre là,affirme son talent et impose avec une belle autodérision son personnage de cinéaste au melon gigantesque.Comme c'est tourné en France,on a au moins la satisfaction de voir passer une tripotée de comédiens hexagonaux tels que Catherine Hosmalin,Gilles Gaston-Dreyfus,Stéphane Debac,Urbain Cancelier,Eric Naggar,Julie Ferrier,Arsène Mosca et même l'immense Jean Rochefort dans un emploi indigne de lui.