Deux ans après nous avoir offert une belle variation autour de la famille de doux dingues imaginée par Charles Addams et popularisée par la série télévisée des années 60, le cinéaste Barry Sonnenfeld remet le couvert pour les besoins de Addams Family Values, suite directe qui ne rencontrera malheureusement pas le même succès que son prédécesseur.
Reprenant quelques mois après les événements du premier opus, Addams Family Values en reprend également la structure scénaristique composée de scénettes, tournant une fois de plus autour des déboires d'un Oncle Fester magistralement campé par Christopher Lloyd, le délirant couple Anjelica Huston / Raul Julia étant un peu mis de côté et n'existant principalement que pour donner corps à la relation tumultueuse entre les deux frères.
A l'inverse, la nouvelle venue Joan Cusack fait une entrée fracassante dans la famille, campant une veuve noire aussi sexy que redoutable, à n'en point douter un des points forts incontestables d'un film qui n'en manque pas. La jeune Christina Ricci gagne également en présence et en profondeur, par le biais d'une romance attachante et forcément particulière, et surtout d'une sous-intrigue hissant Addams Family Values un cran au dessus du volet initial.
Car si cette suite continue de pratiquer un humour gentiment macabre, le ton se fait bien plus virulent, les sous-entendus plus osés, le séjours des enfants Addams dans un camp de vacances typiquement américain permettant à Barry Sonnenfeld et à son scénariste Paul Rudnick d'accoucher d'une belle ode aux freaks et surtout, de dégommer une Amérique bien blanche et bien-pensante, gardienne du bon goût et s'accordant tous les droits même sur un territoire qu'elle s'est approprié dans le sang.
Parfaitement rythmé et méchamment drôle, Addams Family Values est une réussite encore plus éclatante que son modèle, grâce notamment à son casting impeccable et à un ton bien plus vachard, réglant ses comptes avec une American Way of Life bien trop propre sur elle pour être honnête.