Gros programme !
Un film furieux, vivant, brûlant, aux dialogues bien salés, avec des acteurs formidables. Alors quoi ?
Le problème, c'est que pour moi un film a une certaine responsabilité. Alors qu'il y ait pas de morale, moi, ça me dérange pas. Qu'ils puissent voler, piller, menacer des toubibs ou des bons pères de famille, tout ça en restant dans le léger, le grivois et le truculent et en payant rien à la fin, c'est parfait, c'est naturel. Mais quand le film commence à faire l'apologie du viol - je parle de la scène dans le train où la victime finit par kiffer son agression juste avant de retrouver son homme - ça commence à glisser sévère. Parce que je suis pas moraliste, encore moins féministe, mais faire rimer liberté et joie de vivre avec domination de la femme, et faire croire en plus que c'était dans les mœurs de l'époque, je trouve ça dangereux. Y'a même la possibilité que ce soit le message du film : il existe effectivement une grosse symbolique sur la recherche de la mère et l'abandon par les générations précédentes (suicide de Jeanne Moreau), alors de là à dire que cette vengeance sur la gent féminine est légitime ?
La mise en scène reste légère, amusante, le film se révèle donc être une simple transfiguration des fantasmes de son auteur, sans précautions, sans message, sans épaisseur. Un grand n'importe quoi sympa à mater mais super glauque dès qu'on y regarde de plus près.