Critique pleine d'étourdissants spoilers de l'enfer et de vierges lubriques qui hurlent votre nom.
[On parle du titre français racoleur? non? Tant mieux.
J'ai aussi pris quelques libertés avec celui de ma critique.]
Adapté d'un roman des années trente, ce film est une production Hammer souvent bien notée, prise en main par le réalisateur phare de la maison (Terence Fisher), scénarisée par le fameux Richard Matheson et ayant en tête d'affiche Sir Christopher Lee, qui joue - une fois n'est pas coutume - un gentil!
Quelques éléments intéressants qui m'ont donc poussé à voir ce que ça pouvait bien donner.
Dès la première scène j'ai eu des doutes, l'un des personnages arrive en avion personnel et est accueilli par Lee, avant qu'ils ne se rendent tout deux dans la maison de leur ami Simon. Plus jamais dans le film il n'est question d'avion, il ne leur sert pas à s'échapper d'un danger ou quoi que ce soit, le fait que le-dit aviateur amateur sache piloter n'est jamais d'aucune utilité. Plutôt que de présenter efficacement un des héros pour que l'on se soucie de lui plus tard, les responsables ont juste voulu signifier dès le début qu'il était cool parce qu'il avait un engin volant motorisé, et que c'est la classe.
L'aviateur représente le côté sceptique du spectateur que Lee - l'initié - devra convaincre que la magie noire est un danger concret. Un duo à la X-files.
Ils enquêtent tout deux sur le comportement de leur jeune ami Simon qui a rejoint une secte Satanique sans prévenir. On découvre que cet ordre maintient un pouvoir spirituel qui force celui-ci à adorer le malin. Cependant Lee utilise la même force hypnotique pour manipuler son camarade et le garder dans le " droit " chemin, ce qui fait que Simon n'a aucun libre arbitre et est donc une marionnette balancée de droite à gauche dont on se fiche du destin. Cette hypnose maîtrisée des deux côtés - protagonistes, antagonistes - ressort souvent comme un " truc " scénaristique, une astuce pour mener l'histoire où bon leur semble et n'importe comment, des fois ça marche, des fois non, et le gentil détache une jeune fille pour qu'elle aille se livrer au Culte puis s'endort sans pouvoir lutter. Cheap.
Dans les autres ficelles, vers les trois quarts du métrage, on réalise que Lee connait une incantation qui peut stopper net l'ennemi, mais dont il n'ose pas se servir. Mais après oui en fait, et c'est fini.
À un moment on croirait que le film a l'audace de tuer un des héros et de briser un couple à l'eau de rose cliché, ce qui n'est pas mal, mais en fait non, parce que spoiler : à la fin on remonte le temps et tout le monde ressuscite (sauf le méchant, of course, Lee savait qu'il ne reviendrait pas parce que c'est lui qui a invoqué l'ange de la mort... alors pourquoi n'osait-il pas énoncer son Deus ex machina prosaïque? Parce que le film se serait vu fondre vers le noir beaucoup plus vite.)
J'ai listé la plupart des choses qui me gênaient, mais j'ai quand même aimé certains passages. Ça manque de logique, mais des ambiances malsaines sont créées, on retrouve la délicieuse " patte Hammer " et quelques visuels sont agréables à regarder.
Le film traîne, puis tout est expédié en deux minutes avant une morale affirmant que Dieu est notre sauveur. Les héros ne subissent aucune perte, aucun sacrifice, ils ressortent immaculés de leur combat avec le Mal, on les imagine aller prendre un thé tous ensemble après avoir vaincu les adorateurs de Satan.
Malgré tout si on débranche tout semblant d'esprit critique, ça reste un divertissement. Il y a une secte, une course-poursuite, des incantations, des possessions, un ange de la mort, l'incarnation de Satan, etc... On s'amuse bien.