Ce n'est pas une trompette c'est un euphonium !
Les mineurs de Grimlet sont sur le fil du rasoir. Plus un sou en poche, leur vie est précaire, et la fanfare reste la seule activité à laquelle ils s'accrochent pour échaper à la violence du couperet.
Le récit que l'on nous sert est tout d'abord assez lourdingue. Des facilités étroites qui fléchissent parfois la crédibilité de l'histoire comme entre autres, le portrait du grand-père accroché au mur de la salle de répétition. Un prodige, tout autant que sa petite fille venue relever l'espoir de nos mineurs en jouant du Bugle, et accessoirement la future copine d'Andy (Ewan) comme de par hazard...
Le début fait mal, très mal même. On voit arriver cette gonzesse qui nous fait craindre d'assister à une romance rébarbative, de celles qui nous font serrer les fesses et grincer des dents, tellement le tout est superficiel, précipité, basique surtout, et aussi insipide.
Jusqu'à ce qu'éclate réellement le combat ouvrier avec ce Phil, fils de Danny le chef d'orchestre. Phil a sans cesse le cul entre deux chaises, toujours tiraillé entre les convictions de son père et les idées de ses camarades. Mais Phil est aussi summergé par ses gosses et noyé sous les dettes. Il enfile le costume de clown en heures sup pour nourrir sa famille, et transcende ainsi littéralement l'image. Nous autres, témoins d'une si grande détresse, sommes assommés de vérité et de sincérité, jusqu'en totale empathie pour ce personnage incroyable.
Les dialogues s'envolent alors et le ton prend du corps.
La relation entre le père et le fils est intense, exprimée notamment dans le local puis à l'hopital et étaillée de plans serrés sur les expressions des visages, en somme toute la puissance du récit condensée en ces deux personnages si particuliers et tellement prodigieux...des virtuoses devrais-je dire.
Aux côtés de ces deux là, Ewan Mcgregor est aussi fade que sa peau est pâle. Il paraît tout droit sorti de cure tellement son rôle est vide ou seulement présent pour faire vivre cette amourette honteusement merdique.
Son personnage est enfoui derrière les autres semblant n'être qu'un figurant dans la foule, qui n'apporte aucune valeur au film. Jamais un solo, ses dialogues sont linéaires, tel un fantôme qui traverse la crise de ses camarades sans en être perturbé, encore moins que le spectateur lui-même. Il reste au contraire assis sur sa chaise, se tenant la tête comme s'il se faisait chier.
Bien malgré cela, cette fanfare de la dernière chance nous absorbe pour nous secouer dans tous les sens avec peut être une morale terrible : Si le développement durable modifie les sources d'énergie et peut créer de l'emploi, il en supprime aussi.
http://www.senscritique.com/liste/Hommage_a_Pete_Postlethwaite/181982