Le chevalier Thibault de Malfète et son écuyer André le Pâté sont victimes d'un sortilège qui les projette depuis leur Moyen-Age au Chicago du XXIe Siècle,où Thibault rencontre Julia,sa lointaine descendante.La Gaumont a beaucoup misé sur ce remake amerlo de son hit de 93 mais ce fut un échec retentissant et pas vraiment immérité.La dream team était pourtant aux commandes puisqu'on retrouvait Jean-Marie Poiré à la réalisation et Jean Reno et Christian Clavier en vedette,Poiré et Clavier cosignant le scénario avec le grand John Hughes,une référence en matière de comédie US.Ca s'est finalement assez mal passé et le cinéaste a même refusé d'être crédité sous son nom,apparaissant au générique comme Jean-Marie Gaubert.C'est dommage car l'idée de transposer le concept aux Etats-Unis était plutôt bien vue,le paradoxe temporel se trouvant renforcé dans un pays jeune où il n'y a pas d'Histoire médiévale et où Carnegie Hall est considéré comme un bâtiment ancien.De fait le film démarre sur les chapeaux de roues et se révèle désopilant,les deux olibrius foutant un boxon d'enfer dans une société ricaine bien-pensante et démocratique.Reno est énorme,Clavier l'est encore plus,et leur comportement effraie et choque les puritains de la bonne société de l'Illinois.Il faut voir la tronche des clients d'un grand restaurant où Thibault balance des restes de nourriture à André qui bouffe par terre et s'en repait goulument.Le gars consomme d'ailleurs n'importe quoi,il n'est pas vraiment délicat et sa récupération de bonbons à la menthe aux toilettes vaut le déplacement.Jusque-là tout va bien, même si l'intrigue à base de jeune héritière innocente trompée et escroquée par son fiancé félon est simplette le duo infernal assure le spectacle et compense le très relatif intérêt du script.Et puis tout s'écroule brutalement dès l'apparition d'une employée de maison bizarrement séduite par André et de l'arrivée du mage capable de renvoyer les héros dans leur époque.Là ça part salement en vrille,le rythme chute complètement,les gags se raréfient,au profit d'une romance inepte et d'une conversion de Dédé à l'american way of life et à ses superbes valeurs de liberté,d'égalité et de fraternité.Cette propagande neuneu envahit l'écran telle la vermine et donne dans un brûlot social peu adapté au contexte et dont on n'a que foutre.Le casting local est diversement inspiré,seule Christina Applegate,charmante et juste en gente dame en danger,imprimant réellement la pellicule.Tara Reid,une des actrices des "American Pie",est nulle en bonniche rebelle,et Bridgette Wilson,l'épouse du tennisman Pete Sampras,surjoue horriblement mais son impressionnante plastique reste agréable à regarder.L'immense Malcolm McDowell se ridiculise en mage idiot et le français Alexis Loret surgit quelques secondes à la fin.