La fête est finie
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[Notes]
Sourire et larme en même temps, c'est la profondeur de champ du mélodrame.
Fausto, personnage central du film : indécrottable dragueur irresponsable, émouvant par sa seule présence au présent, sans souci de conséquences de ses actes ou sans souci d'une responsabilité - un mot qu'il ne peut connaître.
Première bourde : il met enceinte Sandra (le personnage "lumière" du film). Deuxième bourde : il ose aborder la femme de son patron, encouragé par son ébriété relative un jour de carnaval. Troisième bourde : alors qu’il a un enfant, il se fait mener par le bout du nez par une actrice de province pendant une séance de cinéma (l'odorat Don juanesque de Fausto doit être son sens le plus développé). Un répit relatif entre chaque grosse bourde plus la spectatrice de cinéma qui réapparaît au moment du retounement de l’intrigue, lorsque Sandra est partie sans rien dire (annonçant un peu le départ de son frère). La force du scénario est de nous faire croire à la rédemption de Fausto par ce retournement des rapports. Quelques coups de ceinture inoubliables au passage (la scène de correction du fils par son père au moment où celui-ci semble enfin devoir comprendre quelque chose, pas avant).
Autres personnages : l’écrivain de théâtre et sa voisine au clair de lune, sa déconvenue avec un « grand » acteur; Riccardo, effacé mais le regard de Fellini posé dans le film par les yeux réels de son frère; Alberto, le pathétique de l’ennui de province et des rêves sans lendemain, pris par de fausses responsabilités envers sa mère ou sa sœur qui lui servent d’excuses à une absence de décisions et Moraldo, le rêveur, frère de Sandra, qui va finir, lui, par partir.
Le bal est sans doute la scène la plus dynamique et variée et dans laquelle on voit déjà la future aisance et virtuosité.
Justesse : la jeune voisine (Marta ?) rencontre son écrivain romantique dans un autre contexte, au bal. Cette gêne entre eux, et pas seulement parce qu’il est avec une autre fille mais parce que les lieux créent et défont les sentiments et que l'éternité s'arrête à la fenêtre.
Voix off presque superflue. Elle commande les mouvements de caméra et le montage de la première scène mais on peut imaginer sans peine son absence. Cette note de nostalgie cependant, récit au passé.
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Créée
le 17 sept. 2015
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