Une adaptation fraîche et colorée. Mais...
Il s’agit du premier épisode d’une saga vendue à des millions d’exemplaires. Grosse pression. Pari réussi ?
Iris et Joséphine sont sœurs. Iris est aussi flamboyante que Joséphine est discrète, aussi riche que Joséphine est pauvre, aussi à l’aise en société que Joséphine est mal à l’aise… Mais Joséphine est talentueuse là où Iris ne l’est pas. Docteur en Histoire, Joséphine rêve d’écrire un jour son roman. Pour le moment, elle est trop occupée à joindre les deux bouts depuis que son mari l’a quittée. Iris, par contre, ne dirait pas non à un peu de gloire et de reconnaissance. C’est ainsi que commence vraiment l’histoire des Yeux jaunes des crocodiles. Les deux sœurs passent un accord : Joséphine écrira le roman duquel Iris fera semblant d’être l’auteure, et dont elle fera la promotion. Tous les bénéfices financiers iront en réalité à Joséphine. Deal.
yeux-jaunes-crocodiles-afficheCette petite manigance sera sans compter la déception grandissante du mari d’Iris envers son épouse, la confiance retrouvée de Joséphine grâce à une nouvelle histoire d’amour… Et autour des deux sœurs, ces autres personnages qui gravitent, pas plus vertueux, non plus vicieux. La vie, quoi.
Des Yeux jaunes des crocodiles, roman foisonnant de Katherine Pancol, la réalisatrice Cécile Telerman choisit de mettre en lumière certains éléments en particulier. La relation de Joséphine et Iris, renforcée tant qu’abîmée par leur histoire parentale.
Julie Depardieu est absolument égale à elle-même dans l’un de ces rôles de femme blessée mais forte, qui lui vont si bien. Joséphine lui va comme un gant. J’ai par contre été très agréablement surprise par Emmanuelle Béart. Elle se saisit de chacune des nuances d’Iris. Ses moments absurdes, où elle se fiche de son fils comme d’une guigne, où elle en fait trop lors des dîners et interviews, sont très drôles. Les deux actrices campent donc bien leurs rôles respectifs dans les Yeux jaunes des crocodiles : seule la complexe complicité que sont censées avoir les deux sœurs, n’est pas une évidence. Le personnage d’Hortense tape sur les nerfs, comme prévu. La brave fifille de Joséphine est une vraie peste et on a envie de la claquer à toutes les scènes. Je ne sais pas si cela vient de l’actrice, mais même la scène où elle est triste « pour de vrai » ne nous touche pas.
Une adaptation qui a fait des choix compréhensibles. Les Yeux jaunes des crocodiles dure quand même 2h02 et on ressent quelques longueurs sur la fin. Le côté manichéen pourra gêner, mais il est absolument conforme au roman de Katherine Pancol. Sur l’intention, les scénaristes n’ont rien inventé : un bel hommage et une réussite. A voir pour se détendre et se laisser emmener par la main dans la vie très colorée de ces personnages de saga.