Aux Etats-Unis, Bonhoeffer : Pastor. Spy. Assassin ; en France : L'espion de Dieu : Martyr. Pasteur. Résistant. Deux manières de présenter le même film, un biopic autour du méconnu Dietrich Bonhoeffer, mais pas pour tout le monde, cependant, puisque le sens de son action semble vouloir être récupéré aujourd'hui par certains, à des fins politiques, et en interprétant à leur guise sa pensée et ses actes, durant la seconde guerre mondiale. Controverse de plus : le synopsis du film, tel que exposé sur tous les sites, ne correspond que très partiellement à ce qui y figure. Nombre d'experts, les plus neutres en tous cas, se rejoignent sur la constatation que le long métrage contient pas mal d'approximations historiques, pour ne pas dire d'erreurs, dans l'évocation de cet homme qui tenta, à sa manière, de résister à l'emprise de la barbarie en Allemagne. Le film doit se regarder avec méfiance, en regrettant ses défauts, de construction chronologique, notamment, qui le rendent souvent confus. Et ce, d'autant plus qu'il a été tourné en Irlande et en Belgique, et entièrement en langue anglaise, alors qu'il est censé se dérouler, pour la plus grande partie, en Allemagne. L'espion de Dieu a au moins le mérite de ressusciter un héros de son temps, même si son portrait est lacunaire voire orienté de façon pour le moins contestable. La fiche de Wikipédia constitue plus qu'un complément et les sites internet qui évoquent la vie et l'œuvre de Bonhoeffer ne manquent pas, pour ceux et celles qui voudraient mieux comprendre l'homme et le théologien.