Voici une belle surprise pour cette fin d’année 2018.
Entrant à reculons dans la salle de cinéma pour voir ce film, j’en suis sorti conquis.
Le film enchaîne les scènes musicales avec les scènes de vie avec brio. Il arrive à montrer la jeunesse soviétique comme seul un Russe peut le faire. Nous y voyons une jeunesse peine d’envie de liberté qui trouve le rock and roll comme moyen d’expression. La civilisation soviétique est très bien montrée par les après midi alcoolisées au bord de la plage. Le film n’est pas tombé dans le piège d’une vision occidentalisée d’une critique exacerbée du système soviétique. Au contraire, nous y voyons d’abord des êtres humains qui composent avec l’Ancien et le Nouveau dans une URSS en perte d’idéal.
Le rock and roll est au centre du film et est superbement peint. Nous découvrons l’existence d’un rock russe fortement influencé par les Anglo-saxons mais avec un grain de sel de l’Est qui fait la différence. La langue russe y est superbement exploitée avec de très bons dialogues.
Leto est également très littéraire à mon goût par les moments de folie du film symbolisé par ce personnage à lunettes dont on ne connaît pas le nom.
Enfin, nous y trouvons une magnifique direction artistique qui a très bien fait de choisir le noir et blanc pour mettre en avant les moments en couleur où les personnages arrivent à s’échapper de leur monde par la musique.
Bravo.