C'est juste sublime, cette idée de voir ces instants de liberté à travers le rock. Certains réels : la scène du début sur la plage, les filles qui font "ouuuhouuh" et qui dansent, les gars qui tapotent sur des pastèques, Natasha super jolie en robe et ses grosses lunettes, Mike pareil, super stylé, baigné de lumière qui chante, ça fait vraiment vibe d'été c'est dingue. Le noir/blanc rend le tout encore plus émouvant en ancrant ce moment (et tout le film en soit mais particulièrement cette scène) dans le passé, comme un témoignage, un moment déjà perdu. Les petits instant en couleur par la suite vont avoir aussi cet effet de rappel. On voit déjà le triangle amoureux, Natasha à l'air de vraiment aimé Mike quand il chante mais ça commencé déjà avec Viktor quand ils s'allument une cigarette.
Puis d'autres, impossible à cause des contraintes politiques mais très cool à voir : dans le train avec Oleg le punk et dans le bus sur fond de Passenger chanté par des passants. La musique omniprésente même en dehors de ces moments particuliers donne l'occasion de nombreux moments gratuits, purement du plaisir de la musique et c'est super agréable de ne pas avoir le poids d'une intrigue tout le long. Visiblement le poids du réalisme a été abandonné aussi (de ce que j'ai lu) et c'est pas plus mal. Je n'ai jamais pris le film pour un documentaire ou un biopic. Je n'ai appris qu'à la fin avec les dates que Mike et Viktor avaient vraiment existé.
Et quelle fin ! c'est encore une fois magnifique, la chanson en elle-même déjà, mais Mike qui part enfin et le regard de Natasha... c'est inexplicable mais cette scène me touche particulièrement.
Si on peut reprocher un peu de longueur jusqu'à la scène de Mike sous la pluie, un peu de "name-dropping" de références musicales abusives (et encore j'ai depuis peu les références donc ça va), un certaine légèreté dans les personnages (qui n'est pas pour me déplaire, les scènes avec le bébé et les disques dans le lit me suffisent pour ancrer l'histoire de Mike dans l'universel, surtout si c'est pour favoriser le plaisir esthétique), la beauté inhérente du film, certaines trouvailles de mise en scène comme l'idée de couper une partie d'une scène entre Viktor et Natasha pour la remettre plus tard, les moments en couleur et surtout la musique en font un chef d'oeuvre à mes yeux.