Je suis allée voir Lettre à Momo uniquement à cause des critiques, que j'ai vues toutes positives. Alors, je me lance et comme toujours quand je vais voir un film d'animation japonaise je suis estomaquée de voir le public : majoritairement des adultes, plus de 40 ans, éclatés dans la salle parce qu'ils vont voir le film seul. Ce qui devrait être un pur film de famille n'est réellement fréquenté que par très peu de familles.
Bref, je m'installe sur une rangée entre deux quadragénaires solitaires éclatés de part et d'autre du rang, et je m'installe.
Passées les affreuses pubs pour cinéma enfant (OH MY GOSHHHH de mon temps ca faisait rever les pubs de dessin-animé, maintenant on dirait de la télé-réalité), le film commence.
Le film met du temps à commencer, malgré que Momo déménage très vite. Cette sensation que crée la décision d'un déménagement dès les premières minutes sur le spectateur est qu'il est complétement déstabilisé. Bien joué, puisque c'est exactement ce que ressent Momo. Son père est mort, elle vit seule avec sa mère qui s'accriche tant bien que mal et s'interdit de craquer par amour pour son enfant, bref, Momo n'est pas une enfant comme les autres. Ca la rend un peu inadaptée. Sauf que j'ai une sainte horreur des films qui commencent comme ça. Je m'enfonce dans mon fauteuil en espérant que le numéro de la souffreuteuse-qui-ne-pleurera-pas-parce-que-les-larmes-c'est-à-hollywood s'arrête.
Et là, miracle. Retournement total. Les trois Yokais arrivent. Drôles, laids, grossiers, incongrus, inadaptés mais dans le seul POSITIF du terme (enfin !), et là on respire.
Le film s'espace, reprend du corps. La mission de Momo avec sa petite lettre devient un témoignage plus crédible et plus sensé.
Bon, je vous passe les détails mais à partir de là, je me suis prise d'amitié pour cette petite qui m'insupportais, et je me suis prise à rire, à éclater de rire même (très gênant quand il n'y a personne dans la salle, vous avez toujours l'impression d'être seul).
Les reproches que je fais à Lettre à Momo? Surement de commencer trop lentement, d'accrocher trop d'importance à Momo et de ne s'attarder sur la mère que très tard, de faire croire à un moment que le personnage la mère de Momo peut nous emmener vers une intrigue un peu moins enfantine quand elle recroise son ami d'enfance, la pseudo histoire d'amour de Momo avec son camarade qui évidemment ne peut pas en être une parce que C'EST UN FILM POUR MOMES, et peut etre de trop estimer le pouvoir de l'innocence et de la naiveté enfantine au détriment d'un scénario plus construit.